Depuis la mue du musée d’ethnographie de Genève en MEG, il y a sept ans, l’institution aime à pratiquer l’expérimentation : voici une exposition qui tente, tant sur le fond que sur la forme, d’inscrire pleinement le musée dans une ligne éthique et dont on peut saluer le beau travail de cohérence.
Le sujet, d’abord, celui des réponses apportées par les peuples autochtones aux défis du changement climatique et de l’action nocive des hommes sur les écosystèmes, est bien sûr dans l’air du temps. Traité en filigrane sous un angle ethnographique, le propos s’aventure également dans les domaines d’expression artistique en faisant appel à des poètes, créateurs, artistes visuels issus de ces cultures en danger d’extinction à travers tous les continents. Certains d’entre eux ont spécialement créé des œuvres pour cette exposition : on retiendra tout particulièrement, aux côtés des tableaux aborigènes mieux connus, les contributions de la Canadienne Margaret Orr et de la Norvégienne d’origine Sami, Maret Anne Sara. Il y est souvent question de réparation, d’emprunts, de filiations : autant de problématiques croisées – et passionnantes – entre l’histoire de l’art et l’ethnologie. Mais c’est aussi une démarche responsable qui sous-tend la scénographie de l’exposition : la réutilisation de matériaux et d’éléments de décor ayant déjà servi à des expositions précédentes ou l’utilisation de nouveaux matériaux innovants et moins polluants s’inscrivent dans le concept d’« éco-conception ». De plus, la majorité des objets exposés sont issus de la propre collection du MEG ou empruntés à des institutions voisines, géographiquement parlant, tandis que la durée de l’exposition est sensiblement plus longue que la normale (onze mois). Sur le papier, un (quasi) sans-faute. Pour quel résultat sur place ? Un parcours parfois brouillon qui fait appel à des signalétiques plus empruntées au monde du théâtre que du musée, notamment des marquages au sol, mais, au final, un cheminement riche (en contenus), stimulant (visuellement et intellectuellement parlant) et ludique.
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Au MEG, la parole est aux autochtones
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°751 du 1 février 2022, avec le titre suivant : Au MEG, la parole est aux autochtones