Au Mac de Lyon, le retour aux sources passe par le son

Au premier niveau, l’exposition « Sounding New » est un retour aux fondamentaux, rassemblant de nombreuses œuvres d’art sonore issues des collections du musée articulées autour de la récente acquisition de RainforestV de David Tudor. Au total, l’exposition montre une sélection de dix-neuf artistes qui ont marqué ce décloisonnement fécond des arts visuels et des arts de la scène des années 1960 à nos jours, parmi lesquels se trouvent John Cage, La Monte Young, Alvin Lucier, Nam June Paik, Allan Kaprow, Laurie Anderson ou encore Terry Riley et Stephen Vitiello. Aux étages supérieurs, l’exposition « Pardo É Papel » dévoile les peintures grand format sur papier brun de Maxwell Alexandre, jeune Brésilien féru de roller et de rap qui puise ses inspirations dans la culture afro-brésilienne et sa vie dans la favela Rocinha à Rio de Janeiro. La dimension sonore de cette exposition laisse sur sa faim avec des casques diffusant le flow de rappeurs proches de l’artiste et dont le sens des paroles résonne avec ses peintures, mais qui restent circonscrits au rang d’énigmatiques onomatopées en l’absence de traduction. Au même étage se tient aussi un concept inédit de résidences : sept artistes contemporains prennent tour à tour possession des lieux tel un cadavre exquis décliné autour de sculptures, dessins, peintures murales, architectures et musique, une exposition en chantier dont le vernissage aura lieu à la fin des réalisations. Jusqu’au 28 avril, le musée présentait également une quatrième exposition, la première en France, de l’artiste français Tal Isaac Hadad. La saison printanière du Mac fait la part belle aux jeunes créateurs mais aussi aux artistes emblématiques de l’art sonore, un retour aux sources bienvenu pour en apprécier le perpétuel renouveau.