PARIS
Conçue par la directrice artistique du lieu, Suzanne Pagé, l’exposition collective « Au diapason du monde », regroupant une trentaine d’artistes modernes et contemporains de renommée mondiale (Boltanski, Bradford, Cattelan, Gaillard, Giacometti, Huyghe, Klein, Matisse, Parreno, Richter…), propose de revisiter la collection de la Fondation Louis Vuitton sous un nouvel angle : rassembler des œuvres aux médiums variés (peinture, sculpture, installation, vidéo…) à travers lesquelles les artistes citoyens interrogent la relation de l’homme à son environnement.
Hormis un niveau entièrement dévolu à l’univers manga de Takashi Murakami, qui s’inscrit dans le parcours à la manière d’une pièce rapportée, le circuit déploie sur trois niveaux et avec une grande cohérence un corpus d’œuvres plus ou moins puissantes focalisant sur l’homme dans l’univers du vivant. Une fois n’est pas coutume, alors que les précédentes expositions (dont la fameuse « Collection Chtchoukine ») manquait d’intensité en fin de parcours, en raison d’œuvres et d’une scénographie plus faibles, cette fois le rythme est maintenu jusqu’à la dernière salle. Nous regretterons juste, au-delà du déploiement de force volontariste de la Fondation Vuitton visant à montrer la richesse tant artistique que financière de sa collection, l’alignement de grands noms dans le parcours comme des trophées. On aurait aimé voir davantage de francs-tireurs ou d’électrons libres qui seraient venus secouer une telle machine parfaitement rôdée.
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°714 du 1 juillet 2018, avec le titre suivant : Au diapason du monde et du marché