Au Cannet, du beau, du bon, du Bonnard

Pour les 150 ans de la naissance du peintre, le musée lui rend hommage par une sélection d’œuvres exceptionnelles émanant de son fonds propre et des institutions françaises qui ont joué le jeu des prêts avec générosité. Le parcours suit un fil chronologique et thématique et s’ouvre sur les œuvres de jeunesse, dont l’affiche France Champagne fut le premier succès, et sur la scène parisienne Les Grands Boulevards, acquisition présentée pour la première fois par le musée. Viennent ensuite plusieurs peintures de la période nabi, de ce « nabi très japonard » : Omnibus, œuvre solaire au cadrage atypique, et La Partie de croquet, tout en arabesques, représentant un jardin où des silhouettes se découpent sur le décor. Avec La Loge, à la forme et aux couleurs inhabituelles, Bonnard se démarque de sa période nabi.

Dans la série des autoportraits, celui de 1930, Portrait sur fond de papier à fleurs, au visage grave où perce l’inquiétude, œuvre transitoire entre les portraits de jeunesse et cet admirable autoportrait de 1946 représentant une silhouette fragile au regard intériorisé. Parmi les multiples déclinaisons de scènes de bain réalisées par Bonnard dans les années 1920 et 1930, deux toiles singulières, Nu sombre, avec comme modèle Dina Vierny que lui avait recommandée son ami Maillol, et Nu de dos à la toilette retrouvé dans l’atelier de Bonnard, probablement inachevée. Symboles d’harmonie avec la nature, L’Amandier de 1930 et L’Amandier en fleurs de 1946, qui fut l’ultime tableau de Bonnard. Un bien bel hommage.