XIXe-début XXe Siècle - Dans son enquête préparatoire à l’écriture de son roman Au Bonheur des Dames (1883), Émile Zola ironise sur le culte du grand magasin de nouveautés « qui tend à remplacer l’église ».
La citation figure en bonne place dans cette exposition qui retrace de façon très complète l’émergence des grandes enseignes parisiennes. Le parcours démarre avec le Second Empire, ère de changements sociaux (émergence de la grande bourgeoisie), économiques (révolution industrielle, chemin de fer) et urbanistiques (Paris agrandi et modernisé du baron Haussmann). Une première partie complétée de façon particulièrement intéressante et documentée en détail de l’organisation patriarcale des différents départements et métiers de ces entreprises comptant, à l’instar du Bon Marché, jusqu’à 3 000 personnes. Bien pourvu en grandes affiches publicitaires, ce premier chapitre laisse la place aux produits et aux techniques de ce qui ne s’appelle pas encore « marketing » : les soldes, les objets publicitaires (cartes postales, éventails, cartes et livres pour enfants à collectionner). Une salle est consacrée aux catalogues des jouets ou d’articles divers (du corset aux aigrettes en passant par la bicyclette) dont on savoure les riches illustrations. En fin de parcours, deux salles dévolues à la décoration intérieure évoquent les ateliers d’arts appliqués des grands magasins qui ont présenté leurs créations à l’Exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes de 1925. Les images en noir et blanc des pavillons, les vases en céramique, les meubles en marqueterie signés Maurice Dufrêne ou Étienne Kohlmann donnent à voir tout le raffinement d’un art de vivre à la française.
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Au bonheur du chaland
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°777 du 1 juillet 2024, avec le titre suivant : Au bonheur du chaland