Art contemporain - Biennale

Bonifacio (20)

Art contemporain en Corse

Dans toute la ville – Jusqu’au 2 novembre 2024

Par Anne-Cécile Sanchez · L'ŒIL

Le 25 juin 2024 - 317 mots

Art Contemporain  - Avec cette deuxième édition, la Biennale d’art contemporain de Bonifacio se place face à l’histoire, en prenant pour thème la chute des Empires.

La manifestation est née de l’initiative de la structure non lucrative De Renava, cofondée par un tandem de trentenaires, Prisca Meslier et Dumè Marcellesi, rejoint par Basile Isitt. Les organisateurs bénéficient du cadre somptueux de la cité portuaire corse et de sa citadelle, en surplomb de la Méditerranée. Labellisée « Ville d’art et d’histoire » depuis 2019, Bonifacio dispose en effet d’un patrimoine remarquable que cette Biennale contribue à valoriser, faisant dialoguer vieilles pierres et art contemporain. C’est une caserne militaire désaffectée, véritable dédale de murs décrépits, qui tient lieu d’épicentre à l’exposition principale, « Roma / Amor », laquelle réunit les créations d’une quinzaine d’artistes contemporains. La sélection mélange des œuvres de plasticiens reconnus (Ali Cherri, Youssef Nabil, Shirin Neshat, Kehinde Wiley…), avec des pièces, certaines créées in situ, d’artistes émergents, issus du street art comme Alexandre Bavard, ou des arts appliqués tel le sculpteur textile Sergio Roger. L’accrochage fait également une place à des tableaux classiques de la collection du Musée d’Ajaccio assurant ainsi un pont avec le passé. Le titre palindrome de l’exposition invite à un cheminement réversible, du déclin civilisationnel à la renaissance, ou l’inverse. En dehors de la caserne, cinq autres lieux composent le parcours de cette édition. C’est dans un ancien club, l’Agora, que l’on peut admirer dans une demi-pénombre, les petites huiles sur bois de Laurent Grasso (Studies into the Past), tempera reprenant les techniques des maîtres italiens et flamands, ainsi que la pièce subtile et scintillante d’Esmeralda Kosmatopoulos (Tout ce qui brille n’est pas de l’or, 2024) évoquant le naufrage des valeurs humanistes. Les pièces célèbres, comme l’installation vidéo Tristan’s Ascension de Bill Viola (2005), projetée dans la Citerne médiévale, ou The Feast of Trimalchio, Panorama #9, le film hypnotique du collectif AES+F, trouvent ici une dimension nouvelle.

2e Biennale d’art contemporain de Bonifacio – De Renava, « Roma / Amor »,
Bonifacio (20), www.derenava-art.com

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°777 du 1 juillet 2024, avec le titre suivant : Art contemporain en Corse

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