S’immerger, au sens littéral, dans les espaces mis en scène par Stéphane Blanquet à l’abbaye d’Auberive plonge le visiteur au sein d’un univers fantasque peuplé de créatures animales et humaines les plus extravagantes et improbables.
Donnons la parole à Jean-Claude Volot, chef d’entreprise, collectionneur et fondateur du Centre d’art contemporain de l’abbaye d’Auberive : « Stéphane a des nuits agitées. Ses cauchemars comme ses plus beaux délires érotiques peuplent ses moments d’inconscience nocturne […]. Lui, l’extra-planétaire, les dessine au petit matin, quand sa conscience est revenue. Il stocke ainsi les images fantastiques de ses hallucinations. » Né en 1973, aujourd’hui rivé à son fauteuil roulant – il est atteint de myopathie –, Stéphane Blanquet déploie une incroyable énergie à réaliser un foisonnement de créations visuelles et sonores hors de toute hiérarchisation traditionnelle : des dessins et des peintures sur papier, sur bois ou sur toile, à l’encre de Chine, aux feutres de couleurs ou à la peinture, des tissages de différents matériaux (laines, soies, fibres acryliques), des tapisseries numériques aux rendus de couleurs et de matières particulièrement remarquables, des lithographies, des impressions, des Polaroïd, des céramiques, des livres, des installations de sculptures avec des jeux de lumières et de miroirs actionnés par des moteurs… Entre autres présences saisissantes, son installation sonore et visuelle en hommage à Louise Michel, qui fut incarcérée à l’abbaye alors transformée en maison centrale, plonge le visiteur dans un univers inquiet et fiévreux.
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°715 du 1 septembre 2018, avec le titre suivant : Ardentes présences de Stéphane Blanquet