Exposition - C’est une exposition qui s’annonce comme l’une des plus originales de l’hiver.
L’architecture a en effet rarement droit de cité dans les musées des beaux-arts tant cette discipline est perçue, à tort, comme difficile d’accès, éminemment technique et donc réservée aux spécialistes. Pourtant, outre les bâtisseurs, elle n’a cessé d’inspirer les peintres, les photographes, les cinéastes, et plus récemment les créateurs de jeux vidéo. Ces artistes en ont parfois même fait le personnage principal de leur œuvre, exploitant le potentiel onirique autant qu’inquiétant de l’architecture fantasmée. Car c’est en effet surtout l’architecture utopique et les inventions extravagantes qui sont restées de l’ordre du caprice qui ont alimenté la rêverie des artistes depuis la Renaissance. L’exposition, labellisée d’intérêt national, rassemble cent cinquante œuvres de nature très variée et sonde cette passion qui traverse les genres, les époques et les courants. Jouant la carte de la transversalité et de la subjectivité, le parcours propose une approche thématique mêlant grandes figures de l’art ancien et contemporain à des créateurs aujourd’hui oubliés ou négligés, issus de prestigieuses collections publiques et privées de toute l’Europe. Les musées néerlandais ont notamment prêté la quasi-totalité des escaliers impossibles d’Escher, des gravures iconiques, mais qui sont rarement présentées à l’étranger. Son travail atypique sur les labyrinthes est mis en perspective avec les célèbres dessins de Piranèse et les planches d’Érik Desmazières. Tirant parti des télescopages historiques, l’exposition met en lumière la persistance de motifs et de sujets par-delà les siècles. Le thème du caprice permet, par exemple, de confronter des univers aussi bigarrés que ceux d’Hubert Robert, Jacques de Lajoue ou encore de Wim Delvoye. Tandis que la dimension mégalomaniaque de l’art de bâtir est prétexte à une réunion d’œuvres spectaculaires signées Boullée, Viollet-le-Duc ou encore John Martin, Fritz Lang et Lee Bul.
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Architecture au pied d’argile
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°759 du 1 novembre 2022, avec le titre suivant : Architecture au pied d’argile