On pense souvent que la technique de l’aquarelle est apparue au début du XIXe siècle : c’est une erreur puisqu’elle est déjà connue des Égyptiens et qu’elle est utilisée très tôt en Extrême-Orient. En fait, après avoir été prisée pour servir à la décoration des manuscrits au Moyen Âge puis laissée quasi pour compte par la Renaissance, elle se répand à partir de la seconde moitié du XVIIIe siècle pour exploser littéralement avec le romantisme. L’avènement du paysage en tant que genre à part entière n’est pas innocent d’une telle situation et ce sont les Anglais qui font ici figure de pionniers. L’essor de l’aquarelle en Grande-Bretagne tient à divers facteurs : à la différence de la peinture, l’aquarelle est une technique sans règle ni contrainte, elle favorise donc la créativité, or l’on connaît le goût anticonformiste des Britanniques ; par ailleurs, les Anglais ont toujours été des artistes voyageurs, l’aquarelle est donc un mode d’expression nomade idéal ; enfin l’esprit romantique si fort chez eux et que fonde l’idée de fragilité de l’homme dans la nature a trouvé dans cette technique l’illustration même de sa philosophie. Ainsi les Anglais ont-ils porté l’art de l’aquarelle au plus haut et les œuvres de Sandby, de Cozens, de Constable, de Turner, de Cotman, de Cox, de Millais, de Hunt, etc. – que l’on peut voir actuellement à l’Hermitage – en composent-elles un prestigieux panorama. On y perçoit aussi comment, au fil du temps, les artistes ont su enrichir cet art des diverses mouvances traversées, des prémisses du romantisme à la fin du XVIIIe jusqu’au préraphaélisme de la fin de l’autre.
LAUSANNE, Fondation de l’Hermitage, jusqu’au 24 mai, cat. 240 p., 150 ill., 58 FS.
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Aquarelles d’Outre-Manche
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°503 du 1 février 1999, avec le titre suivant : Aquarelles d’Outre-Manche