Le CentQuatre invite cinq artistes à voir les choses en grand. Prune Nourry, Pascale Marthine Tayou, Jérémy Gobé, Xavier Juillot et Alice Mulliez dévoilent des pièces monumentales dont le fil rouge est d’interroger la question du motif en art : les œuvres « d’apparat » de l’expo « Avec motifs apparents » créent une tension entre le charme plastique de ce qui est montré et la réalité du sujet abordé.
Trois plasticiens se montrent ici particulièrement efficaces pour tisser des liens entre motifs répétitifs et ritournelles réflexives obsédantes. Avec ses cent seize sculptures en terre cuite d’enfants-soldates chinoises, Prune Nourry aborde la régulation de la natalité dans le cadre d’une société masculinisée. Le Camerounais Pascale Marthine Tayou, en exposant une boule géante faite de cadeaux surprises, revient sur l’ingénieuse Afrique qui, à partir d’un rien – les cadeaux sont vides –, apporte du bonheur. Quant à Jérémy Gobé, avec son installation nomade constituée de meubles recouverts de tricot, il ne veut pas se résoudre à faire le deuil de l’artisanat. Assurément, le clou de cette expo collective, c’est l’œuvre éphémère Terracotta Daughters de Prune Nourry, qui sera enfouie en Chine après l’exposition, faisant ainsi référence à l’armée enterrée de Xi’an. L’Armée des jamais-nées de Nourry, qui se réfère aux 500 000 femmes manquantes en Chine, chiffre correspondant aux fœtus féminins qui seraient éliminés chaque année là-bas, est forte car elle est esthétique et humaniste, sans être trop appuyée.
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Apparat chic
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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°670 du 1 juillet 2014, avec le titre suivant : Apparat chic