Le Cabinet des livres du Duc d’Aumale contient la collection de manuscrits enluminés la plus importante en France après celle de la Bibliothèque Nationale. Ce sont les manuscrits italiens, du XIVe et surtout du XVe siècle, qui sont ici présentés. Ce florilège italien aligne aussi bien des livres liturgiques et de dévotion (antiphonaire lombard, livre d’heures milanais dans sa reliure ornée d’ivoires et de camées) que des ouvrages de littérature profane (le Traité de chasse et de fauconnerie copié en 1459 pour le Duc de Milan Francesco Sforza, ou le plus ancien exemplaire illustré de L’Enfer de Dante). Cet ensemble met en évidence les liens entre l’enluminure et la peinture la plus avancée de l’époque. L’illustrateur de L’Enfer de Dante s’inspire de Duccio, Giotto et Lorenzetti. Mais c’est surtout au XVe siècle que l’enluminure intègre les nouveautés formelles et iconographiques. Dans un pontifical padouan, on trouve un Christ de pitié soutenu par des anges, thème très répandu dans la peinture vénitienne de la Renaissance ; ailleurs, c’est la Vierge aux rochers de Léonard qui sert de référence. Construction rationnelle de l’espace, décors architecturaux ou motifs inspirés de l’antique, souci d’exactitude archéologique, tous ces éléments typiques de la modernité artistique ne tardent pas à déterminer l’art des enlumineurs.
CHANTILLY, Musée Condé, jusqu’au 1er janvier.
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Antiphonaire et pontifical
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°521 du 1 novembre 2000, avec le titre suivant : Antiphonaire et pontifical