Jusqu’à présent, il était difficile de cerner le Blaue Reiter. Certains travaux historiques avaient bien tenté de dégager la spécificité de ce mouvement longtemps considéré comme un simple épisode de l’expressionnisme allemand. Or, bien que le Blaue Reiter ne fut jamais un groupe structuré et organisé, son influence sur le développement de la peinture abstraite s’est longtemps fait sentir. L’exposition actuelle débute sur une scission. Vers 1910, une fédération d’artistes avancés se forme à Munich sous l’appellation : Neue Kunstler Vereinigung. Les positions de Kandinsky l’amènent à rompre avec ce groupe directement inspiré du fauvisme et du Jugendstil. De cette rupture naîtra en 1911 l’almanach du Blaue Reiter et l’exposition de la galerie Sturm (1912). Malgré un deuxième numéro de l’almanach ainsi qu’une audience marquée, le groupe se dissout définitivement à l’approche de la guerre. Les cent-cinquante œuvres rythmant cette exposition narrent surtout une histoire, celle de la « découverte » de l’abstraction. La lente déconstruction des formes que l’on retrouve chez tous ces artistes – de August Macke à Paul Klee – aboutit chez Kandinsky à une véritable remise en question du principe même de représentation. Quelques toiles et aquarelles exceptionnelles marquent par leur qualité ce passage.
TÜBINGEN, Kunsthalle, jusqu’au 28 mars.
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Anthologie du Blaue Reiter
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°503 du 1 février 1999, avec le titre suivant : Anthologie du Blaue Reiter