Le plasticien Ange Leccia, qui avait déjà collaboré avec le chorégraphe Merce Cunningham à Paris, en 2005, est l’auteur d’Impossible Étoile, l’installation vidéo interactive présentée à Beaubourg dans l’exposition «”¯Danser sa vie”¯».
L’œil : En quoi la danse a-t-elle influencé votre démarche artistique ?
Ange Leccia : C’est surtout la danse qui est liée à la performance et à l’action qui m’a influencé. À l’exemple des rituels orchestrés par Hermann Nitsch ou bien encore des performances du groupe Gutai, comme j’ai pu en voir jadis à la Biennale de Paris. En fait, ce qui m’a toujours habité, c’est cette façon d’utiliser le corps comme écriture.
L’œil : Qu’avez-vous appris de votre collaboration avec Merce Cunningham, à Paris, au Palais-Garnier en 2005 ?
A. L. : J’ai surtout beaucoup appris en l’écoutant, en le regardant organiser des répétitions. Les choses les plus importantes pour lui n’étaient pas forcément les choses les plus visibles mais les éléments les plus décalés. À la fin du spectacle, j’ai été invité à venir saluer le public et je m’y suis pris de manière très gauche, complètement à contre-courant des autres. Par la suite, Cunningham m’a dit que ce qu’il avait trouvé le plus intéressant dans le spectacle, c’était mon intervention au moment du salut !
L’œil : Impossible Étoile immerge le spectateur dans l’œuvre. Quelle est exactement votre intention ?
A. L. : C’est une installation qui a un côté ready-made puisque je prends un morceau de Saturday Night Fever et que j’en fais une relecture, en le retravaillant, en le remontant, en faisant des zooms, etc. Ce faisant, l’idée était de traiter de la danse d’un point de vue populaire et non muséal ; c’est pourquoi j’ai imaginé un dispositif pour que l’on puisse y danser dedans, et que le spectateur puisse s’y fondre réellement.
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Ange Leccia : « Utiliser le corps comme écriture »
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°643 du 1 février 2012, avec le titre suivant : Ange Leccia : « Utiliser le corps comme écriture »