Voilà quinze ans Jean-Hubert Martin, alors directeur du Musée national d’art moderne, organisait l’exposition « Les Magiciens de la terre » au Centre Pompidou et à la Villette.
Voilà quatre ans, il assurait le commissariat de la Biennale de Lyon en présentant « Partages d’exotisme ». Rien de surprenant qu’aujourd’hui, alors qu’il dirige le Museum Kunst Palast de Düsseldorf, il accueille l’exposition « Africa Remix » dont Simon Njami assure la direction artistique. Écrivain d’origine
camerounaise, critique d’art et éditeur de la Revue noire, ce dernier est le spécialiste par excellence de l’art contemporain africain, entendu au sens large de l’africanité. C’est dire si l’exposition qui sera présentée par suite à la Hayward Gallery de Londres, au Centre Pompidou à Paris puis au Mori Art Museum de Tokyo est la plus importante jamais réalisée sur le sujet. Structurée en trois grands chapitres autour des thématiques « Histoire & Identité » ; « Ville & Terre » ; « Corps & Âme », « Africa Remix » est l’occasion d’un panorama très complet sur la diversité d’une production artistique dont on n’a vu en fait jusqu’à présent que des segments fragmentés, le plus souvent confrontés à l’art dit occidental. Son intérêt procède dans cette production primo d’une dynamique commune de rattacher l’art à la vie ; secundo de la capacité des artistes africains à digérer les modèles occidentaux pour les reverser à l’ordre de leur culture propre ; tertio de l’usage particulièrement mêlé qu’ils font de tous les médias. Quelque quatre-vingt-huit artistes issus de vingt-cinq pays y sont rassemblés, y compris un certain nombre de la diaspora africaine très nombreuse en Europe. Si l’accent est mis sur « la présence du présent », c’est que l’art contemporain africain dans son ensemble ne vise pas à proposer une quelconque analyse des mécanismes de la société mais est bien plus le reflet des émotions fondées sur les principes irrationnels de l’art et d’une culture vivante.
Peintures, sculptures, dessins, photos, vidéos et installations sont au menu d’une exposition monumentale où l’on retrouve des figures familières comme Cheri Samba, Barthélémy Toguo, William Kentbridge, Yto Barrada, Ghada Amer, Marlène Dumas ou Bruly-Bouabré à côté d’artistes à découvrir. Ainsi du Cotonois Meschac Gaba et de sa Boulangerie africaine, du Sénégalais Soly Cissé et de son Monde perdu, enfin de la Sud-Africaine Jane Alexander et de son étrange et inquiétante African Adventure.
« Africa Remix », DÜSSELDORF (Allemagne), Museum Kunst Palast, Kulturzentrum Ehrenhof, Ehrenhof, 4-5, tél. 00 49 211 892 42 42, 24 juillet-7 novembre.
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Africa Remix, l’art et la vie
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°562 du 1 octobre 2004, avec le titre suivant : Africa Remix, l’art et la vie