Art Moderne - En Belgique, le surréalisme s’est développé avec une certaine autonomie par rapport au surréalisme parisien d’André Breton.
Afin de souligner cette singularité, l’exposition « Le surréalisme : bouleverser le réel » revient aux prémices du mouvement. Avant même d’évoquer le surréalisme, Paul Nougé (1895-1967) invoquait dans ses tracts, en 1924, des « objets bouleversants », à même de transformer le réel et d’en faire dérailler le sens. Avec ses complices, ils avaient recours pour cela à différentes techniques de déformation, de changement de contexte ou d’échelle, et en empruntant à différents médiums, mais surtout pas au monde de l’art. C’est en s’inspirant du monde réel et de la rue à travers le langage des affiches électorales, de la publicité, du monde forain ou de l’art de l’apparence des « coquettes » qu’ils travaillent des images qui ont un effet sur celui qui les regarde. Ils se rendent ainsi compte qu’il suffit parfois d’une légère modification d’un objet du quotidien pour engendrer un effet gigantesque sur sa perception. Après la Deuxième Guerre mondiale, l’objet quotidien a changé de statut, les surréalistes doivent changer leur approche. Dans les années 1960, les frontières entre art et société se brouillent. L’objet est partout et le regard surréaliste est détourné par la publicité. Par une mise en abyme, René Magritte (1898-1967) et son œuvre deviennent alors objets de citation. Avec plus de 350 œuvres et objets, notamment signés par Marcel Mariën, Marcel Broodthaers, Jane Graverol ou Rachel Baes, l’exposition montoise offre un parcours de plus de quarante ans de révolution poétique.
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40 ans de révolution poétique
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°782 du 1 janvier 2025, avec le titre suivant : 40 ans de révolution poétique