L’artiste d’origine algérienne occupera le pavillon français lors de la Biennale d’art contemporain en 2021.
Paris. Le Jeu de Paume vient de lui consacrer sa première exposition d’envergure, à la manière d’une « fausse rétrospective » revenant sur une quinzaine d’années de création. Zineb Sedira (née en 1963) qui vit à Londres – comme Laure Prouvost – et travaille entre Londres, Paris et Alger, représentera la France à la prochaine Biennale de Venise.
Faut-il y voir un lien avec la politique mémorielle du quinquennat en cours concernant la guerre d’Algérie ? L’histoire de ce pays d’Afrique du Nord, dont sont originaires ses parents, est en effet au cœur de la réflexion de Zineb Sedira et elle y a d’ailleurs fondé la résidence d’artistes Aria (pour Artist residency in algiers). Le diorama Fora Brief Instant the World Was on Fire, II (2019), maquette à l’échelle 1 reproduisant son salon, témoigne ainsi de la prégnance de son héritage africain dans le quotidien de l’artiste, dont une partie des premiers travaux est autobiographique.
Cependant au-delà d’un territoire, son œuvre « politique sans être doctrinaire », selon la formule de Quentin Bajac, directeur du Jeu de paume, s’intéresse surtout aux questions touchant à la transmission, ainsi qu’à la circulation des hommes et des biens. L’histoire post-coloniale est à ce titre un de ses thèmes de prédilection autant que les problèmes liés au désastre écologique en cours. Chez Zineb Sedira, les figures de grands navires se trouvent, non pas parcourant les mers, mais échoués dans des cimetières marins, de la même façon que les voitures finissent leur course démantelées dans des casses automobiles, comme dans le film The End of the Road (2010) projeté sur deux écrans, tandis que la voix off de l’artiste évoque « les détritus de la globalisation ». « Dans beaucoup de mes œuvres, je fais moi-même la voix over […] Il me semble important de participer à la mise en scène des événements et des matériaux d’archives que j’explore. […] Bien que j’aie recours à la méthodologie conventionnelle du documentaire – en employant des photographies, des films, des images d’archives et des entretiens enregistrés –, j’essaie aussi d’élargir cette forme », déclarait-elle dans un entretien.
Son travail a intégré plusieurs collections publiques (Centre Pompidou, CNAP…) et privées. En France, Zineb Sedira est représentée par la galerie Kamel Mennour – qui peut également se féliciter du fait que Latifa Echakhch, une autre de ses artistes, représentera la Suisse à Venise.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Zineb Sedira représentera la France à Venise
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°538 du 31 janvier 2020, avec le titre suivant : Zineb Sedira représentera la France à Venise