NÈGREPELISSE
Le centre d’art et de design de Nègrepelisse ferme ses portes, faute de financement public et de directeur.
Nègrepelisse. Sur la page Facebook de La Cuisine, centre d’art et de design situé dans la commune de Nègrepelisse (5 000 habitants, à côté de Montauban), un simple post indique la fermeture du lieu, « le 21 décembre ». L’information n’est pas anodine : il ne s’agit pas de vacances saisonnières, mais de la fin du centre d’art tel qu’il existait depuis sa fondation en 2004. La Cuisine, bénéficiant des subventions de la direction régionale des Affaires culturelles d’Occitanie (Drac), de la Région et du Département, était gérée en régie municipale et c’est le maire, Morgan Tellier (divers gauche), qui a souhaité, par un courrier adressé à la Drac, ne pas renouveler sa demande de subvention. La programmation du centre, qui se voulait un laboratoire invitant artistes plasticiens, designers, graphistes ou architectes à développer des projets in situ, ne répondait plus selon l’élu « aux attentes de notre territoire et des forces vives qui le composent ». Soit : « des thèmes clairs, incitant à la découverte et à l’apprentissage dans un esprit un peu moins conceptuel », précisait-il.
Faut-il voir dans ce désaveu municipal une frilosité politique face à la création contemporaine ou bien l’échec d’un projet dont le propos, qui consistait à lier l’alimentation, l’agriculture et l’art à travers des résidences, des ateliers et des expositions, semble pourtant parfaitement d’actualité ?
Au début de son mandat, le maire avait commencé par augmenter de 25 % le budget de fonctionnement annuel alloué au centre d’art, pour le porter à 100 000 € (hors coût logistique lié à la structure). Le lieu, cofondé par l’artiste Stéphanie Sagot, qui le dirigea jusqu’en 2016, avait au cours de son existence accueilli différents créateurs, tels que Matali Crasset, Olivier Vadrot, Nicolas Daubanes, les 5.5 Designers… En 2020, un jardin agroforestier avait été planté sur son parvis avec les habitants. Mais le centre d’art et de design, ces derniers mois, connaissait des difficultés : « en termes de fonctionnement, en termes humains et organisationnels. L’ensemble des actions ont été assurées dans un contexte de service dégradé et ce malgré la volonté de chaque membre de l’équipe, engagé pour la promotion et la diffusion de la création artistique contemporaine », est-il indiqué dans le bilan d’activité pour l’année 2022. Le contrat de la nouvelle directrice, Marta Jonville, n’ayant pas été renouvelé en juin, le centre d’art n’avait plus de direction. Faute « d’avoir défini de nouvelles orientations et allégé la contrainte liée au décret ministériel qui régit les centres d’art et qui occulte complètement l’avis et le positionnement en amont de la commune », explique le maire, aucune procédure de recrutement n’avait en effet été lancée.
Quant au château médiéval de Nègrepelisse, réhabilité par le cabinet d’architectes RCR Arquitectes (Pritzker Prize 2017) pour y établir les activités du centre d’art à partir de 2014, « il restera un lieu consacré à l’art et à la cuisine en plus grande adéquation avec le territoire et ses habitants qui en sont les principaux financeurs et soutiens », affirme Morgan Tellier.
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Tarn et Garonne : La Cuisine ne faisait plus recette
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°602 du 6 janvier 2023, avec le titre suivant : Tarn et Garonne : la cuisine ne faisait plus recette