Artiste - Des feuilles noires, fragiles comme nos pas dans une nuit dans laquelle d’abord on ne distingue rien, pliées comme les rides d’un visage, qui racontent et conservent silencieusement les illuminations et les douleurs d’une vie.
Ce sont les Vestiges de Stefanie Heyer, primée par le magazine L’Œil lors du dernier Salon réalités nouvelles. Cette artiste, qui vit et travaille aujourd’hui à Paris, a grandi en Allemagne, au sein d’une famille nombreuse, dans une ferme familiale aux allures de château, en bordure de la Ruhr, en Westphalie, où ses grands-parents élevaient des chevaux de course après y avoir installé dans les années 1960 un foyer pour apprendre aux jeunes filles à devenir de bonnes épouses et mères. De la Seconde Guerre mondiale, du nazisme, on parlait peu. Stefanie Heyer, comme beaucoup d’Allemands de sa génération, grandit avec un sentiment diffus de culpabilité. « Que porte-t-on en nous, d’un point de vue psychologique, des générations qui nous ont précédées ? », n’a-t-elle de cesse de se demander. Dans son art, celle qui vit désormais en France avec un passionné d’histoire, interroge sans fin le passé, tente de le saisir, de le conserver – à travers ces Vestiges,à travers des empreintes des portes de la propriété familiale de son enfance, à travers un album photo d’un couple, trouvé au marché aux puces, sur lequel elle projette une partie de son histoire. « Je trouve des résidus, je les couve, j’en prends soin, je les presse comme des fleurs précieuses. Je cherche les vestiges des maisons que nous portons en nous, qui nous forment, qui nous façonnent », confie-t-elle.
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Stefanie Heyer - Artiste
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°762 du 1 mars 2023, avec le titre suivant : Stefanie Heyer - Artiste