Essai - Il y a presque vingt ans, Pierre Wat publiait Naissance de l’art romantique. Pérégrinations, son dernier livre, entretient ce goût du paysage mais par des transversales exigeantes.
Si l’historien de l’art [et collaborateur de L’Œil] reprend les canons de ce genre, c’est en les combinant de façon assez inédite, avec une iconographie somptueuse et originale. En s’ouvrant sur le « Wanderer », le colossal ouvrage de quelque trois kg retrace l’avènement du paysage par le motif du voyageur-passant-pèlerin-marcheur-vagabond imposé par Friedrich en 1818, pour mieux tracer sa route jusqu’à la très contemporaine Elina Brotherus. Des chemins de traverse érudits s’établissent ainsi depuis la tragédie et ses ruines jusqu’à la stratigraphie, en passant par la guerre. Ce quatrième chapitre est l’un des plus intenses, montrant combien le paysage se meut en agent dominant de l’histoire jusqu’à devenir témoin à charge dans la stase suivante, articulée autour des séries sur la nature résiliente. L’ouvrage s’achève sur une note plus personnelle qui l’amène à tisser l’histoire familiale sur la trame d’images prises par Chim en 1948 du ghetto de Varsovie en ruines. Ces paysages entre nature et histoire rassemblés par Pierre Wat écrivent des pérégrinations décidément singulières.
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Singulière pérégrination
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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°707 du 1 décembre 2017, avec le titre suivant : Singulière pérégrination