PARIS
Le patron du groupe de communication Mazarine lance un programme annuel de mentorat. Rashid Johnson va ainsi conseiller Kenny Dunkan.
L’espace – déjà très encombré – des prix en art contemporain voit l’arrivée d’un nouvel acteur : Paul-Emmanuel Reiffers, le patron des agences de communication Mazarine et La mode en Image. « J’ai beaucoup réfléchi pendant cette période de confinement et j’ai désiré donner du sens à mon travail d’entrepreneur », explique-t-il. Collectionneur d’art, il veut soutenir la jeune création avec les moyens de son groupe (il annonce un chiffre d’affaires de 140 M€ « avant le Covid »), malgré les difficultés économiques du moment. Ainsi est né le Reiffers Art Initiatives (RAI), un fonds de dotation auquel son fondateur promet de verser 500 000 euros chaque année, essentiellement sous forme d’apports en industrie.
À l’instar d’autres récompenses, RAI veut accompagner les artistes dans un programme de mentorat. Chaque année, un artiste – cette année, il s’agit de Rashid Johnson (né à Chicago en 1977, représenté par la galerie Hauser & Wirth) – accompagnera le lauréat dans un programme de mentorat d’une durée d’environ six mois. Le lauréat « pourra rencontrer son mentor lors de trois rendez-vous » et échanger avec lui – on imagine par Internet –, le reste du temps pour profiter de l’expérience de son mentor. Il pourra disposer d’une résidence à Paris dans les locaux de Mazarine ou dans le domaine des Andéols, un hôtel de luxe en Provence. Enfin, il bénéficiera d’un duo show, d’une exposition de ses travaux et de ceux de son mentor en octobre, au Studio des Acacias, un ancien studio photo à Paris (17e) où Paul-Emmanuel Reiffers organise chaque année, depuis 2014, une exposition d’art contemporain. Le reste du temps, le lieu accueille des événements d’entreprise. Le patron de Mazarine voudrait aussi promouvoir le lauréat à l’étranger et projette de déplacer l’exposition dans les locaux du groupe chinois de communication Modern Media.
Il revient à un comité d’experts de sélectionner les trois candidats parmi lesquels le mentor désignera celui ou celle qu’il accompagnera. En bon communicant, Paul-Emmanuel Reiffers a fait appel à des figures connues pour ce comité – Emma Lavigne, présidente du Palais de Tokyo, Benjamin Millepied, danseur et ex-directeur du ballet de l’Opéra de Paris –, tout en s’assurant le soutien de personnalités internationales telles que Marie-Cécile Zinsou, fondatrice de la Zinsou Foundation au Bénin.
Pour l’édition 2021, le mentor a choisi Kenny Dunkan (né en 1988, en Guadeloupe) dans une sélection qui comprenait également Pol Taburet (né en 1997 et d’origine guadeloupéenne) et Ymane Chabi-Gara (née 1986, d’origine béninoise). Kenny Dunkan réalise des sculptures et assemblages, et se met en scène dans des vidéos, en puisant dans la culture guadeloupéenne. Diplômé de l’École nationale supérieure des arts décoratifs, il est représenté depuis peu par la galerie Les filles du calvaire.
RAI est-il un coup de pub pour ses agences de communication ? « Non », répond l’intéressé, « le fonds de dotation porte mon nom, pas celui de mes entreprises, et en m’engageant personnellement je m’inscris dans la durée. Pour autant, j’apporte le savoir-faire de mon groupe car ce qui compte dans ce type d’initiative, c’est la qualité de l’exécution. »
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Paul-Emmanuel Reiffers veut aider les jeunes artistes
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°566 du 30 avril 2021, avec le titre suivant : Paul-Emmanuel Reiffers veut aider les jeunes artistes