Seyssins - De loin, on dirait une construction médiévale, se hissant par-delà les frondaisons.
Aussi haute qu’une tour de gué. Aussi noire que le jais. Édifiée au pied des balcons du Vercors, la Résidence Saint-Ange, à Seyssins, en Isère, est, en réalité, un lieu de création pour artistes plasticiens, imaginé par Odile Decq, 62 ans. Son implantation fut, paraît-il, un défi : « Un site tout à la fois magnifique de par la vue possible sur la vallée de Grenoble et difficile de par sa déclivité et son étroitesse », observe l’architecte. Or, il n’y avait aucun doute : « Créer un belvédère était une évidence : embrasser le plus largement possible la vallée en passant au-dessus des arbres. » D’où, ce bâtiment constitué de deux parties distinctes : d’un côté, un « socle » horizontal et épais, l’atelier, vaste espace oblong d’une centaine de mètres carrés de plain-pied ; de l’autre, un volume vertical et biseauté, le logement, environ 60 m2 sur trois niveaux. Surface totale de l’édifice : 185 m2, terrasse comprise. Coût des travaux : 460 000 euros.Son originalité : érigé sur une base en béton, il est entièrement fait de bois, conservé naturel à l’intérieur et teinté de bitume noir à l’extérieur. « C’est une architecture monolithe, une œuvre d’art silencieuse », estime Odile Decq. L’atelier, lui, est en béton brut, habillé, par endroits, de bois – brut également – et éclairé naturellement par une suite de fenêtres en hauteur et en longueur. Une imposante porte autorise la sortie d’œuvres de grandes dimensions et/ou des matériaux.Un escalier métallique grimpe à l’habitation, laquelle est distribuée très simplement : au premier étage, la cuisine et le séjour avec, cerise sur l’atelier, la fameuse terrasse panoramique, et au deuxième, la chambre et la salle de bains. Le troisième étage, lui, accueille un micro-espace bibliothèque et un balcon, avec une vue imprenable sur la chaîne de Belledonne. « Vue de l’extérieur, [cette tour] apparaît comme un périscope qui ouvre sur la réalité du paysage », explique l’architecte. Bref, ce nid (d’aigle) douillet devrait permettre aux artistes en résidence, à la fois de se ressourcer et d’œuvrer à l’envi à leurs recherches.Dans les deux niveaux de logement sis au-dessus de l’atelier, plusieurs baies vitrées apportent de la lumière naturelle, depuis trois directions cardinales, excepté au nord. Les volets, eux, ont tous été traités à l’identique du revêtement extérieur. Si bien qu’entre chien et loup, lorsque ces derniers obstruent complètement les ouvertures, le « monolithe » reprend alors sa tonalité silencieuse.
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Nid d'artistes
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°712 du 1 mai 2018, avec le titre suivant : NID D’ARTISTES