L’été, le festival Constellations illumine les rues de Metz d’une volée d’installations numériques. Avec un million de visiteurs l’an dernier, la formule plaît.
Foisonnant jusqu’à l’excès, le festival international Constellations à Metz propose chaque été trois parcours dans l’espace public : « Pierres numériques », « Art et jardin » et « Art urbain ». À arpenter de nuit, le premier donne à l’événement son identité et son rayonnement. Entre mapping sur la cathédrale Saint-Étienne, structures gonflables, installations lumineuses ou affiches en réalité augmentée, il dissémine dans les bâtiments emblématiques de la ville la diversité de la scène numérique internationale. Cette articulation entre patrimoine et nouvelles technologies fait mouche auprès du public qui plébiscite ce genre d’événement nocturne. Sous la conduite de Jérémie Bellot, directeur artistique de Constellations depuis cinq ans, la proposition messine donne à ce format un supplément d’âme, proposant une offre spectaculaire et des installations plus « pointues ». Cette année, le thème du festival, « Espace(s) libre(s) », affiche une ambiguïté délibérée. « Il nous permet d’articuler les notions de liberté et d’oppression, d’appropriation et de partage, mais aussi de restriction et de limite, explique Jérémie Bellot. C’est une manière de réfléchir à l’espace public où s’inscrit le festival, mais aussi à l’espace cosmique auquel réfère son titre. »
L’édition 2024 hésite ainsi entre légèreté et inquiétude. D’un côté, l’installation du Slovaque Sedemminut figure l’élan d’un coureur à l’Hôtel du Département (For Peace !) et Luminariste l’envol d’« un oiseau de passage » dans la basilique Saint-Vincent. De l’autre, le collectif suisse Encor Studio pose un container vitré dans le jardin Faber pour évoquer l’isolement (Alcove LTD), quand la performance Black Out in Variations de la compagnie de danse 804, en association avec Catmac (Espagne) et Desaxismundi (Mexique), exprime ce que feraient des individus n’ayant plus qu’une heure à vivre. Entre les deux, se tient Masha, une matriochka lumineuse et sonore couchée dans le jardin d’Amour du Temple neuf, à la pointe de l’île du Petit-Saulcy. Née de la rencontre de l’artiste slovaque Marek Kvetan, du compositeur Anton Dehtiarov et de l’artiste numérique Svitlana Reinish, tous deux Ukrainiens, cette gigantesque sculpture gonflable oscille entre deux pôles : l’enfance et la guerre. Pour parfaire la formule, il restait à établir un lien plus fort entre les différents parcours proposés. Certaines œuvres ont été disposées dans les espaces verts et sont ainsi visibles de jour. Une façon d’activer à toute heure l’espace public messin.
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Quand l’art numérique rime avec espace public
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°777 du 1 juillet 2024, avec le titre suivant : Quand l’art numérique rime avec espace public