" Lodovico Simon Buonarroti eut en l’an 1474 à Florence un fils auquel on donna le nom d’Ange afin de montrer que cet événement était plus céleste et divin qu’humain. "
Ainsi naquit, sous la plume de Vasari, Michel-Ange, incarnation du génie absolu. Michel-Ange, origines d’une renommée, n’est ni une biographie, ni une monographie, mais un portrait. Celui d’un génie donc, représenté par Raphaël dans les habits d’un Héraclite mélancolique. La mélancolie, cette humeur des dieux, convient bien à cet être solitaire et irascible, mais à la force colossale. Seul un élu du ciel pouvait sculpter David et peindre le jugement dernier. Pour Benedetto Varchi, Michel-Ange « a été envoyé sur terre par Dieu pour mener à l’achèvement ultime et à la perfection les trois plus beaux arts » (la sculpture, la peinture et la poésie). Guillaume Cassegrain entreprend ici de détricoter la fortune critique de Michel-Ange, à travers sa naissance, son corps, sa formation… Sans rien ne lui retirer de son génie, l’historien montre combien, dès l’origine, les sources sont faussées par ses exégètes (Vasari, Condivi…), voire par l’artiste lui-même qui s’est attaché à brouiller les cartes pour s’inventer une généalogie sociale et artistique plus conforme à l’image qu’il souhaitait laisser de lui.
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Michel-Ange, l’homme-monde
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°725 du 1 juillet 2019, avec le titre suivant : Michel-Ange, l’homme-monde