Ménagerie artistique

Ainsi, dans la petite cité de Genk, en Flandre, un site de 24 hectares autrefois dévolu aux animaux en captivité se reconvertit cet été en un projet d’art contemporain original conçu par Koen Vanmechelen : Labiomista. L’artiste belge, qui explore depuis une vingtaine d’années les questions de diversité biologique et culturelle à travers un travail au croisement de l’art de la science, a déjà fait parler de lui avec The Cosmopolitan Chicken Project, soit la création d’une race de poules transcendant la sélection génétique propre aux lois de l’élevage. Avec Labiomista, il passe à la vitesse supérieure et imagine un écosystème complet. Sur le papier, le lieu comprend quatre édifices, dont deux bâtiments en béton et brique noire dessinés par l’architecte suisse Mario Botta ; le premier, « The Ark », faisant office de sas de transition pour les visiteurs, le second, « The Battery », abritant sur 5 000 m2 le studio in situ de Vanmechelen, en partie ouvert au public, et aux expériences du plasticien. Entre sentiers pédestres et étangs, le reste de l’espace, baptisé « The Cosmopolitan Culture Park », est occupé par des enclos animaliers où s’ébattront les fameux poulets, mais aussi des lamas, des dromadaires, des autruches, des émeus… pour une approche de la nature allant de la domestication à la semi-domestication jusqu’à l’état sauvage. Des jardins ouvriers (sic) sont censés instaurer un lien entre le quartier et le parc. On croisera aussi dans le paysage des sculptures et des installations de Koen Vanmechelen, tel son Cosmogolem en marbre et acier représentant une figure de 9,5 m de haut. On espère que l’artiste, lui, ne prendra pas la grosse tête dans cette ferme des animaux 2.0 inaugurée le 6 juillet.