Marie Gratzmüller lauréate du prix L’Œil au Salon des réalités nouvelles 2024

Chargée d’étude en ingénierie routière, elle trouve néanmoins une forme de poésie dans les cartographies, vues aériennes, paysages et tracés qui constituent son environnement professionnel quotidien. Elle s’intéresse notamment aux questions d’insertions paysagères, et approfondit ces problématiques par un intérêt croissant pour les « dérives pyschogéographiques » théorisées par Guy Debord : des études sur les effets d’une situation géographique sur les émotions. Elle arpente des paysages naturels et mémoriaux, rassemble des matériaux scientifiques et fait des rencontres avec l’œuvre d’artistes comme Berthe Morisot (1841-1895) ou Olivier Nottellet (né en 1963). Tout se met en place pour que la dimension créative de son travail s’émancipe de sa dimension professionnelle.Formée dès 2019 aux Ateliers des beaux-arts de la ville de Paris, elle y reçoit notamment l’enseignement d’Olivier Di Pizio (né en 1957) et commence à produire ses premières œuvres qui prennent en compte la charge poétique des mathématiques. Les mathématiques justement qui, à ses yeux, sont « le paradis de l’abstraction ». L’œuvre, Le Temps incertain (2024), récompensée du prix L’Œil au Salon des réalités nouvelles a pour point de départ une carte météorologique, qui, par ses tracés et ses formes interrompues, nourris des flux invisibles des vents, devient une carte de pensée : « Une toile, c’est le monde qui nous contient tout en nous proposant de l’arpenter ».