Présent à la Villa Arson à travers une installation et un projet de cérémonie de clôture (et encore comme enseignant), Arnaud Labelle-Rojoux fait l’objet d’une exposition au Mamac (Musée d’art moderne et contemporain) de Nice.
Faisant son miel des irrégularités et sous-genres de la culture populaire, de sa presse et de sa littérature, de sa mythologie personnelle du rock, du trash, du junk – exemplairement idiot –, l’artiste rentre au musée. Dans la salle du rez-de-chaussée, ouverte par une vitrine sur l’extérieur (le format boutique lui va bien), l’artiste a installé sa collection de portraits amateur de chiens et chats, des sculptures scrupuleusement « épouvantables » en mousse expansée peinte (un Hulk en gargouille baroque, une statue de chien brûlée animée et sonorisée…) et, au mur, les dessins, collages, montages, tableautins et inscriptions diverses qu’on lui connaît. Sans devenir clean pour autant, l’accrochage compose un ensemble qui ne perd pas en désinvolture mais gagne en densité visuelle, par les soins de la commissaire, Sylvie Lecat. L’accumulation maîtrisée donne à ce corpus de pièces irrégulières, drôles, énormes, brodant au bord de la vulgarité, entre provocation et culture potache et plus encore basse culture « peuple », une vraie consistance, plastique et intellectuelle. C’est bien sûr aussi en lisant le sous-texte du travail de Labelle-Rojoux que cette consistance prend réellement. D’ailleurs, l’artiste publie, à côté d’un album-catalogue roboratif, un nouvel essai sur la sentimentalité, « âme de la plèbe » selon André Suarès. Le permanent mouvement de yo-yo entre haute et basse culture, auquel joue ce travail, s’y retrouve ici encore pour le meilleur.
Jusqu’au 8 juin, Mamac, Promenade des Arts, 06000 Nice, tél. 04 97 13 42 01, mamac-nice.org, tlj sauf lundi 10h-18h. Catalogue, en coéd. avec Sémiose et Loevenbruck, 192 p., 25 euros, ISBN 978-2-915199-32-1. Également : "Arnaud Labelle-Rojoux Je suis bouleversé, esthétique du sentimentalisme", éd. Sémiose, 152 p., 18 euros, ISBN 978-2-915199-27-7.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Le label Rojoux
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°279 du 11 avril 2008, avec le titre suivant : Le label Rojoux