ROMAINVILLE
En partie ouvertes au public, « Les Réserves », le nouveau bâtiment du Frac Île-de-France qui abrite les collections de l’association, seront inaugurées début 2021. Ce projet s’inscrit dans une logique multi-sites développée par son directeur.
Voilà plus de 20 ans que le Frac Île-de-France cherchait un emplacement où stocker l’ensemble de sa collection, répartie dans des locaux loués. Palaiseau, Ris Orangis, Montreuil… Au cours de ces deux décennies, plusieurs hypothèses ont donné lieu à des visites, certaines même à des études. Jusqu’à ce que Romainville, une ville de la petite couronne dans l’Est parisien, qui venait de récupérer cet ancien site de l’industrie pharmaceutique en Seine-Saint-Denis, propose un des bâtiments de briques au Fonds régional d’art contemporain. Cette piste est dans un premier temps abandonnée. Mais quelques années plus tard, la société Fiminco ayant racheté le terrain, le Frac répond à un appel à projets pour un édifice à vocation culturelle, et l’emporte, l’investissement étant réparti entre la Région Île-de-France et le ministère de la Culture. « Les Réserves » vont donc accueillir les quelque deux mille œuvres d’un fonds qui couvre l’ensemble des champs de la création contemporaine (dessin, peinture, photographie, sculpture, installation, vidéo, cinéma et design). Pour sa part, Romainville se dote ainsi d’un lieu de diffusion artistique de premier plan, puisque « dès le départ, nous avons voulu que ses réserves soient visitables », explique Xavier Franceschi, le directeur de l’établissement.
La nouvelle construction, signée de l’agence Freaks (à laquelle on doit, entre autres, la Méca, à Bordeaux), se prête à cette volonté d’ouverture qui concerne, sur trois niveaux, la partie centrale vitrée. Les ailes sont, elles, dévolues à la conservation et à la gestion des œuvres. Avec le Plateau, son adresse historique ouverte en 2002 sur les hauteurs du quartier de Belleville dans Paris, et le château de Rentilly, transformé par l’artiste Xavier Veilhan associé au duo d’architectes Bona-Lemercier, et inauguré en 2014, le Frac dispose désormais de trois espaces et affirme sa dimension audacieuse de structure multi-sites.
Cette spécificité se double d’un ambitieux projet culturel puisque le bâtiment de Romainville a non seulement pour vocation de présenter des œuvres de la collection, mais de confier leur choix au public. Intitulé « Sors de ta réserve », ce programme participatif devrait donner lieu à six accrochages par an, au gré de sélections effectuées en alternance par des visiteurs individuels ou en groupes, et dont on imagine sans peine que la logistique sera complexe. « C’est un projet totalement original, qui va demander des ajustements, mais pour l’instant, on ne se pose pas de limite », assure Xavier Franceschi. Une borne numérique ainsi qu’une application devraient permettre de consulter la collection – déjà accessible sur Internet.
Les Réserves viennent s’inscrire dans ce no man’s land romainvillois courageusement investi, il y a un an, par quatre galeries réunies sous la bannière de Komunuma (Air de Paris, In Situ-Fabienne Leclerc, la galerie Vincent Sator et la galerie Jocelyn Wolff). Elles contribuent par ailleurs à renforcer ce pôle culturel excentré, également rallié par la Parson School de Paris et la société de production artistique Quai 36. En attendant l’installation de son mobilier et l’arrivée des œuvres, la nouvelle antenne du Frac accueillera le premier volet de l’exposition « Children Power », en partenariat avec une école et un collège.
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Le Frac Île-de-France s’installe à Romainville
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°558 du 8 janvier 2021, avec le titre suivant : Le Frac Île-de-France s’installe à romainville