Villeneuve-lez-avignon - C’est dans l’atmosphère de l’imposant fort Saint-André que la chorégraphe Nathalie Pernette a choisi de confronter la sensualité des corps des six danseurs de La Figure du baiserà l’austérité de l’architecture militaire.
L’artiste questionne ainsi la relation entre le corps dansé et deux immobilités que sont l’architecture et la sculpture. Inspirée par la statuaire érotique de Canova, du Bernin, de Rodin ou encore de Claudel, Nathalie Pernette aime mettre en contact la fluidité du corps du danseur et la pierre immuable, qu’il s’agisse de l’architecture âpre et imposante du fort Saint-André ou du mouvement pétrifié du corps sculpté. « Pour l’amoureuse du mouvement que je suis, l’immobilité m’a toujours fascinée ; celle des statues et sculptures en particulier, lesquelles je ne peux m’empêcher de toucher au musée, à l’église, au cimetière ou en ville », explique la chorégraphe. Dans La Figure du baiser, les danseurs alternent entre mouvements et poses, permettant au spectateur d’en faire le tour et de s’en approcher, voire plus. Si toucher une sculpture est interdit dans l’enclos privé du musée, toucher le corps du danseur immobile est ici permis par une voix off qui guide la déambulation. L’écrin d’un monument public convient tout à fait à la créatrice, qui affectionne la mise en scène de ces créations dans des espaces ouverts, posant ainsi les conditions d’une autre forme de rencontre avec le public. Nathalie Pernette explore aussi les différentes proximités de la rencontre amoureuse, de l’effleurement à l’étreinte, de l’inconnu à l’intime. L’élasticité, chère à la chorégraphe, de ce va-et-vient dans l’espace trouve un écho dans la configuration du site lui-même, permettant une appréhension à la fois très proche et très lointaine du paysage, qui s’étend à perte de vue au pied du mont Andaon. Deuxième volet du triptyque Une pierre presque immobile, La Figure du baiser donne corps et espace à cette étreinte improbable de l’organique et du minéral.
La Figure du baiser,
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L’amour des pierres
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°714 du 1 juillet 2018, avec le titre suivant : L’amour des pierres