Justice

Statue de la Liberté

La poste américaine condamnée pour contrefaçon

Par Jérémie Glaize · lejournaldesarts.fr

Le 5 juillet 2018 - 367 mots

LAS VEGAS / ETATS-UNIS

L’US Postal Service doit verser une amende de 3,5 millions de dollars à un artiste pour non-respect du copyright.

La copie de la Statue de la Liberté devant le casino à Las Vegas
La copie de la Statue de la Liberté devant le casino à Las Vegas
Photo Flicka, 2007

Robert Davidson, artiste américain de Las Vegas, va toucher la somme de 3,5 millions de dollars (3 millions d’euros) pour non-respect du copyright de la part de l’US Postal Service. La poste américaine avait ainsi utilisé en 2013 pour un de ses timbres, une image issue d’une des œuvres de l’artiste. Elle représente le visage d’une copie de la Statue de la Liberté, située à Las Vegas en face du New York New York hôtel. Réalisée par Robert Davidson en 1996, ce dernier décrit « sa » statue comme « un petit peu plus moderne et féminine », aux traits « plus doux ».

Le timbre controversé a commencé à être diffusé fin 2010. L’US Postal recherchait un symbole fort, et selon les documents du tribunal, les services en charge du dossier pensaient avoir affaire à une reproduction de la Statue de la Liberté originale, avant de s’apercevoir de leur erreur quelques mois plus tard. Ayant déjà dépensé 8 millions de dollars (6,8 millions d’euros) et constatant la grande popularité de leur timbre, les services postaux n’avaient pas jugé bon d’interrompre sa vente. Selon les documents du tribunal, le timbre aurait été vendu à hauteur de quasiment 5 milliards d’exemplaires, générant un profit d’environ 71 millions de dollars (61 millions d’euros).

Comme le rapporte le Las Vegas Review Journal, c’est en novembre 2013 que l’artiste a déposé plainte, pour non-respect du copyright, auprès d’une court fédérale. Son avocat, Todd Bice, a ainsi déclaré : « Robert Davidson est satisfait qu’après le procès la cour fédérale ait reconnu la signification de son travail, en ayant construit cette Statue de la Liberté à Las Vegas, et ainsi renforcer son droit d’auteur ». Le juge Eric G. Bruggink a donné droit à l’artiste, insistant sur le fait que la statue de Robert Davidson était suffisamment différente pour être considérée comme un travail original. « Une comparaison des deux visages montre indubitablement qu’ils sont différents. En démontrant ainsi que le visage de la sculpture du plaignant est distinct, original, et donc protégé, nous considérons que son usage était contrevenant » a-t-il souligné.

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