CANNES
La Ville de Cannes triple les espaces d’exposition de La Malmaison voulant en faire un lieu incontournable consacré à l’art moderne et contemporain.
![La Malmaison à Cannes. © Mairie de Cannes](/sites/lejournaldesarts/files/styles/libre_w468/public/2025-02/centre-art-malmaison-renovation-copyright-photo-mairie-cannes.jpg?h=1851c7f5&itok=xjv-VmnV)
Cannes. Pour faire de La Malmaison, un des lieux réputés de l’art moderne et contemporain de la Côte d’Azur, il fallait, selon Thomas Onzon, directeur général des services techniques, « non seulement augmenter les espaces d’exposition mais également créer des conditions d’exposition irréprochables pour les prêteurs ». C’est la municipalité, dont le budget de la culture s’élève à 31 millions d’euros par an, qui a financé à 90 % les travaux de modernisation de La Malmaison (voir ill.) pour un coût total de 8,5 millions d’euros. Thomas Onzon en précise la nature : « Nous avons refait les fondations, l’éclairage, les sols, les installations techniques, le chauffage et la climatisation. » La surface d’exposition a triplé, passant de 207 m2 à 600 m2. Le contrôle de l’hygrométrie est maintenant assuré. La création d’un ascenseur permet un accès PMR à tous les étages jusqu’au toit. Sur ce dernier, une terrasse a été aménagée offrant une vue panoramique sur la baie de Cannes. La même que celle observée des chambres d’hôtel des palaces voisins. Le salon de thé créé sur le toit sera accessible à tous sans devoir nécessairement s’acquitter d’un droit d’entrée.
Auteur avec Christophe Tardieu de La culture nous sauvera (2021), David Lisnard (maire de Cannes depuis 2014) est un adepte du 100 % culture. Cannes a d’ailleurs été l’une des villes pilotes pour la mise en place du 100 % éducation artistique et culturelle en 2014. La réhabilitation de La Malmaison a été pensée dans cette perspective. Une salle multimodale conçue en sous-sol pourra recevoir une quarantaine d’enfants et des conférences. Deux postes de médiateurs culturels ont été créés pour assurer l’accueil des publics et animer des ateliers artistiques avec les scolaires. Le billet d’entrée a été fixé à 6,50 euros et à 3,50 euros pour les détenteurs du Cannes Pass culture, ce qui assure un accès à La Malmaison abordable pour un large public. La municipalité ambitionne de multiplier par trois le nombre de visiteurs passant ainsi de 25 000 à 80 000 par an. Les entrées pourraient ainsi rapporter chaque année jusqu’à 200 000 euros de recette.
Désormais dotée d’un budget de fonctionnement annuel de 350 000 euros, La Malmaison proposera trois expositions par an. L’une, comme elle l’a toujours fait, consacrée à un artiste moderne. On a pu voir par le passé des expositions André Magnelli (1888-1971), Pablo Picasso (1881-1973) ou encore Max Ernst (1891-1976). Les deux autres seront ouvertes sur la création actuelle, l’une dédiée à un artiste français déjà reconnu, l’autre à un artiste de la scène internationale. Hanna Baudet, directrice du pôle d’Art contemporain de Cannes depuis 2022 (La Malmaison, la Villa Domergue et le Suquet des Artistes) souhaite à l’occasion de chaque exposition « créer des ponts avec l’art visuel. Cette année on teste avec la danse ». En novembre 2025, la danseuse espagnole Lorena Nogal (née en 1984) sera invitée à imaginer une création chorégraphique en lien avec l’exposition de Jean-Michel Othoniel (né en 1964) « Poussière d’étoiles ». L’invitation faite à ce dernier, semble ouvrir la programmation, axée depuis 2018 sur la peinture contemporaine, à d’autres médiums.
La municipalité qui mise sur la culture s’est engagée sur plusieurs projets muséaux. D’ici le deuxième semestre 2029, l’ex-Chapelle Saint-Roch devrait accueillir la Collection Jean Pigozzi (collection d’art africain contemporain). Quant au projet de Musée international du cinéma et du Festival de Cannes, il dépend encore d’accords passés avec le ministère de la Culture et le Centre national du cinéma et de l’image animée.
Pour l’heure, c’est l’inauguration de la nouvelle Malmaison qui s’annonce. Elle ouvrira à nouveau ses portes le 31 janvier à 18 h avec l’exposition « Luxe, calme et volupté » réunissant 90 œuvres du XIXe au XXIe siècles. Une exposition qui rend hommage à la Méditerranée face à laquelle elle se dresse sur la Croisette.
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La Malmaison se réinvente
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°648 du 31 janvier 2025, avec le titre suivant : La Malmaison se réinvente