CANNES
Lieu d’expositions cannois, le pavillon conçu à la fin du XIXe siècle devrait se transformer en centre d’art dédié à la création contemporaine.
CANNES - Située sur la mythique croisette de Cannes, La Malmaison, vaste lieu dévolu aux expositions temporaires (lire l’encadré), devrait se transformer d’ici trois ans en centre d’art consacré à la création contemporaine. Pour le directeur de La Malmaison, Frédéric Ballester, il s’agit de « spécialiser ce lieu en exposant des artistes qu’on a exclus ou qui se sont exclus. S’orienter plus encore vers des créateurs contemporains, photographes, vidéastes, s’ouvrir au domaine dit des arts vivants, donner une réelle place à l’art du présent ». Inaugurée en 1982, puis fermée de 1988 à 1994, La Malmaison accueille aujourd’hui environ 8 000 personnes chaque année ; un lieu confidentiel donc « mais dont les visiteurs sont des habitués », précise le directeur. Pour son fonctionnement, la Ville de Cannes lui octroie à peine plus de 150 000 euros par an, le reste devant être assuré par ses propres ressources – plus que de la billetterie, les recettes proviennent de la vente des catalogues d’expositions. La Malmaison bénéficie aussi de l’aide de privés qui mettent à sa disposition leurs collections, que l’espace restreint du rez-de-chaussée a parfois du mal à accueillir. Un projet de rénovation et d’agrandissement est donc à l’ordre du jour, pour multiplier par quatre la surface d’exposition, totalisant actuellement 360 m2. Les travaux devraient permettre de vider l’immeuble de son contenu pour ne conserver que la façade historique, et reconstruire un espace muséographique totalement nouveau. La direction des Affaires culturelles de la Ville de Cannes, installée au premier étage, est donc priée de quitter les lieux. Un concours d’architecture doit être lancé d’ici à la fin de l’année pour une ouverture en 2008. Le projet scientifique et culturel n’est pas encore précisément défini, mais Frédéric Ballester projette d’ouvrir le lieu à la photographie, aux vidéos, performances, et pourquoi pas d’organiser un festival du film d’artiste en résonance avec le Festival de Cannes, lequel monopolise quasiment toute l’attention de la direction des Affaires culturelles. « Pendant des années, à Cannes, on ne s’est pas occupé des arts plastiques, il y a un travail énorme à faire », défend le directeur. L’objectif est d’organiser deux ou trois expositions par an, parmi lesquelles des manifestations itinérantes en collaboration avec des institutions allemandes ou suisses. L’établissement cannois se constitue aussi peu à peu une collection d’art du XXe siècle, profitant des legs réalisés par les artistes ou collectionneurs après une exposition – c’est le cas d’Armand Avril, actuellement à l’honneur, qui devrait offrir une œuvre à l’établissement à l’issue de la manifestation. La Malmaison vient par ailleurs d’acquérir une trentaine de clichés de Lee Miller et bénéficie de dépôts. Elle est ainsi dans l’attente d’un prêt de la famille Picasso, qui devrait servir de point de départ pour développer une thématique autour de la céramique.
47, la Croisette, 06400 Cannes, tél. 04 97 06 44 90, tlj sauf lundi, 10h-12h30 et 14h30-18h, et 11h-20h en été avec une nocturne le vendredi jusqu’à 21h.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
La Malmaison voit grand
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €En 1970, la Ville de Cannes se porte acquéreur de La Malmaison, dernier vestige du Grand Hôtel édifié en 1863 sur les plans des architectes Vianey et Blondel. En activité jusqu’à la fin des années 1950, le Grand Hôtel fut entièrement démoli et reconstruit, à l’exception du pavillon de La Malmaison, qui accueillera les premières expositions de peinture organisées par Aimé Maeght au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Depuis les années 1980, elle organise des expositions temporaires : Domergue en 1986, Matisse en 1993, Ozenfant en 1997, César en 2002… Jusqu’au 27 novembre, La Malmaison présente les travaux d’Armand Avril, artiste passionné par l’art primitif et l’objet de tradition populaire.
Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°221 du 23 septembre 2005, avec le titre suivant : La Malmaison voit grand