Henri Gaudin, un architecte en colère ancré dans la ville

Architecte chevronné, Henri Gaudin peut s’autoriser ces affirmations. « L’architecture est un phénomène social. Elle doit consister à penser le dedans, mais aussi le dehors, c’est-à-dire son rapport avec la ville », rappelle-t-il. Cette prise de position n’est toutefois pas une nouveauté : dès 1989, il refusait pour les mêmes raisons le grand prix national de l’urbanisme qu’on voulait lui attribuer.

Dans son vaste bureau d’une belle cour pavée parisienne, l’architecte consacre désormais la majeure partie de son temps à la lecture, à l’écriture et au dessin. « L’art est indissociable de la pratique de l’architecture », souligne-t-il. À un âge où beaucoup sont à la retraite, Gaudin n’a pourtant pas totalement arrêté son métier. En décembre dernier, il inaugurait à Strasbourg la Cité de la musique et de la danse. En artiste protéiforme, il y a de nouveau manifesté son goût pour les volumes fragmentés, aux formes parfois sculpturales.

En jetant un œil en arrière, sur son abondante production, de l’École normale supérieure de Lyon au musée Guimet, il confesse toutefois que lui, breton et ancien marin, n’a jamais eu l’occasion de construire sur un site en bord de mer. À bon entendeur.