En Bretagne et Centre, les premiers Frac de « génération 2 »

Au moment où l’on s’apprête à fêter leur trentième anniversaire, un vent nouveau souffle sur les Frac, du moins sur certains d’entre eux : ceux que le ministère de la Culture a qualifiés de Frac « deuxième génération » et qui font l’objet d’opérations visant à les « doter des moyens nécessaires à un meilleur exercice de leurs missions fondatrices ». En clair : ces bâtiments, qu’il s’agisse de constructions neuves ou de réhabilitations, seront notamment pourvus de réserves adaptées à la constitution des collections, ainsi que d’espaces dédiés à la médiation et à l’éducation artistiques.

Pour l’heure, ces Frac « deuxième génération », dont les chantiers sont d’ores et déjà lancés, sont au nombre de cinq : le Frac Bretagne, à Rennes, par Odile Decq ; le Frac Centre, à Orléans, par Dominique Jakob et Brendan MacFarlane ; le Frac Nord-Pas-de-Calais, à Dunkerque, par Anne Lacaton et Jean-Philippe Vassal (ouverture prévue en 2013) ; le Frac Paca, à Marseille, et le Frac Franche-Comté, à Besançon, par Kengo Kuma (ouverture prévue en 2013 pour les deux). S’ajoute, enfin, un dernier projet : le Frac Aquitaine, à Bordeaux, un bâtiment de 4  600 m2 qui viendra s’implanter sur le site actuel des abattoirs, près de la gare SNCF. Quatre agences sur pas moins de cent cinquante-deux cabinets qui ont posé leur candidature sont actuellement en compétition : Sanaa (Tokyo, Japon), Big (Copenhague, Danemark), W-Architectures (Toulouse) et Flint (Bordeaux). La désignation du lauréat aura lieu fin mars 2012, pour une livraison du bâtiment au plus tôt fin 2014.

Construction et réhabilitation
Deux Frac « nouvelle génération » sont, eux, programmés pour être livrés cette année. Premier à essuyer les plâtres : le Frac Bretagne, le plus avancé. Implanté dans la ZAC de Beauregard, à Rennes, il a été dessiné par l’architecte Odile Decq. Ce grand monolithe de béton anthracite et d’acier bleu-noir, littéralement tranché en deux pour laisser pénétrer la lumière naturelle jusqu’au sous-sol, déploie sur quatre niveaux 3  800 m2 de surface utile, dont 1 000 m2 d’exposition. L’édifice, dont les travaux devraient prendre fin au cours de ce premier trimestre, programme une ouverture officielle entre fin juin et début juillet.

Le Frac Centre (Orléans) devait initialement ouvrir ses portes cette année, en novembre. Les travaux ayant pris quelque retard, l’institution va la jouer en douceur. Le Frac Centre se logera sur le site des anciennes Subsistances militaires, un bâtiment en U très connu, notamment depuis 1999, des visiteurs d’ArchiLab, les Rencontres internationales d’architecture d’Orléans. Outre l’édifice patrimonial réhabilité, une construction supplémentaire a été « greffée » par Jakob MacFarlane sur l’aile droite du fameux bâtiment en U. Cette forme dynamique, qui émerge au cœur du site, se compose de trois « turbulences » de verre habillées, à l’extérieur, d’une résine métallique. Surface globale : 3 300 m2, dont 1 300 m2 d’exposition. « Le bâtiment devant être livré cet été, nous envisageons d’intégrer les lieux dans le courant de l’automne, explique Marie-Ange Brayer, directrice du Frac Centre. L’idée serait donc de reculer au début de l’année 2013 l’ouverture officielle du lieu, afin de la faire coïncider avec l’inauguration de l’édition 2013 d’ArchiLab, neuvième du nom. »