PARIS
Artiste polyvalent, peintre et sculpteur, il avait également consacré une grande partie de ses recherches aux vitraux.
Peintre de paysages, sculpteur de figures féminines et créateur de vitraux, Pierre Carron voguait entre la tradition de la peinture et son imaginaire poétique. L’académicien s’est éteint le 19 mars dernier à l’âge de 89 ans.
Né en 1932 à Fécamp dans une famille liée à la mer, Pierre Carron a grandi au Havre où il abandonna ses études secondaires pour apprendre le dessin à l’Ecole régionale des beaux-arts du Havre, où il fut l’unique élève sous l’Occupation. Il s’installe ensuite à Paris, intègre l’atelier préparatoire aux grandes écoles de Gustave Corlin et se lie d’amitié avec Raymond Humbert et Pierre Faure. Elève durant une année à l’Ecole nationale supérieure des arts décoratifs (ENSAD), il lui préfère les Beaux-Arts de Paris, où il s’inscrit dans l’atelier de peinture de Raymond Legueult.
Le critique Claude Roger-Marx le remarque dès 1957 et l’invite à participer à la sélection du Prix de la Critique, qu’il obtient la même année. Premier Grand Prix de Rome en 1960, il séjourne à la Villa Médicis de 1961 à 1965, où il rencontre Balthus (1908-2001). Nommé professeur à l’Ecole des Beaux-Arts de Paris en 1967, il y enseigna la peinture figurative durant trente ans.
L’œuvre de Pierre Carron, de tradition classique, surprend par son ambivalence, à la fois réaliste et fantaisiste. Ses compositions sur les thèmes de la mer et du jardin, telles que ses vues d’Etretat et ses vues de parcs, ses nombreux portraits de fillettes alanguies et ses natures mortes, sont chargées d’une poésie qui se révèle parfois inquiétante. « La peinture, c’est comme un labyrinthe de travail… et tout d’un coup quelque chose se passe et vous trouvez… comme une pêche miraculeuse », écrivait Pierre Carron.
Il débute ses recherches sur le vitrail en 1993, réalisant les cartons pour les vitraux du chœur de la Cathédrale Sainte-Croix d’Orléans, qui suggèrent un monde féérique. L’une de ses dernières réalisations, un polyptique destiné au chœur de la Cathédrale de Meaux, était orné de part et d’autre d’une représentation de la création du monde et de la Sainte Croix.
Membre actif de la section peinture de l’Académie des Beaux-Arts depuis 1990 et même président de l’Académie de 2002 à 2019, il « a toujours fait très bon accueil aux nouveaux arrivants. Il s’était notamment lié d’amitié avec la dessinatrice de bandes dessinées Catherine Meurisse, nommée à la section peinture. Il n’était pas conservateur, au contraire, il aimait ce rajeunissement de l’Académie », indique son confrère, l’académicien Adrien Goetz, au Journal des Arts.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Disparition de l’académicien Pierre Carron
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €