Décès du photographe Peter Beard

Près de trois semaines après avoir disparu de son domicile de Long Island, Peter Beard a été retrouvé mort dimanche 19 avril, dans le parc national de Camp Hero, à Montauk, à l’est de l’île. « Il est mort où il a vécu : dans la nature », souligne sa famille dans un bref communiqué. Ainsi se boucle la vie du célèbre photographe américain qui bouleversa la photographie animalière. Il avait 82 ans.

Dès son enfance new-yorkaise cossue, le jeune Peter Beard s’intéresse à la nature, aux animaux et à la photographie. Ses premiers carnets en témoignent. Un premier voyage en Afrique de l’Est sur les traces de Karen Blixen et la rencontre avec l’auteure de la « Ferme africaine » ont déterminé ensuite l’existence de l’étudiant en histoire de l’art de l’université de Yale. L’achat au sud du Kenya d’une propriété de plusieurs hectares lui a par la suite donné le cadre de ses premières photographies de savane et d’animaux sauvages. 

La publication en 1965 de « The end of the game » (traduit en français par La fin d’un monde) donne le ton de ce regard tout personnel porté sur une faune menacée d’extinction. Ses photographies, en particulier d’éléphants, et sa belle allure d’aventurier séduisent les célébrités. Les grands magazines de mode lui passent de nombreuses commandes. Cet héritier d’une fortune bâtie sur la construction du chemin de fer en Amérique savait parfaitement naviguer dans la haute société new-yorkaise.

Commence alors une existence partagée entre l’Afrique, Manhattan et Long Island, jalonnée de publications dans les titres de presse les plus prestigieux et rythmée d’expositions et de publications de livres.