Royaume-Uni - Disparition

Décès du peintre figuratif Frank Auerbach

Par LeJournaldesArts.fr · lejournaldesarts.fr

Le 13 novembre 2024 - 345 mots

L’artiste britannique d’origine allemande est décédé à l’âge de 93 ans laissant une œuvre très personnelle.

Frank Auerbach. © David Dawson / courtesy Galerie Frankie Rossi
Frank Auerbach.
© David Dawson
Courtesy Galerie Frankie Rossi

Frank Auerbach, figure emblématique de la peinture figurative, est décédé le 11 novembre 2024, à l’âge de 93 ans. Né à Berlin le 29 avril 1931 dans une famille juive, Auerbach est envoyé en Angleterre en 1939 pour échapper à la persécution nazie. Ses parents, eux, périrent dans les camps de concentration d’Auschwitz.

Accueilli au Bunce Court School, une école pour réfugiés juifs dans le Kent, il y développe un goût précoce pour l’art et le théâtre. Naturalisé britannique en 1947, il étudie la peinture à la St Martin's School of Art, puis au Royal College of Art, tout en suivant les cours du soir de David Bomberg au Borough Polytechnic. Influencé par le cercle artistique de Soho, comprenant Francis Bacon et Lucian Freud, Auerbach devint l’un des peintres figuratifs britanniques les plus influents de l'après-guerre.

Franck Auerbach, Portrait de Catherine Lampert, 1986, huile sur toile, collection privée
Franck Auerbach, Portrait de Catherine Lampert, 1986, huile sur toile, collection privée.

Frank Auerbach s’installe à Camden Town en 1954, quartier qui deviendra un thème central de son œuvre. Son style se distingue par l’usage de la peinture en épaisseur, appliquée puis grattée et réappliquée, atteignant parfois une densité qui menaçait la stabilité de la toile. Le Guardian rapporte qu’il a dit un jour que 95 % de sa peinture finissait à la poubelle, cherchant toujours un nouveau langage visuel. Ses portraits, principalement d’amis proches comme Estella West, sa compagne, et le modèle Juliet Mills, reflètent une quête de vérité humaine. Ces séances exigeaient des modèles une patience extrême, s’étalant souvent sur plusieurs années de poses régulières et épuisantes.

Sa première exposition personnelle en 1956 à la Beaux Arts Gallery fut saluée par le critique David Sylvester, qui la qualifia de « plus exaltante depuis celle de Bacon ». En 1986, il représente la Grande-Bretagne à la Biennale de Venise, remportant le Lion d’or ex æquo avec Sigmar Polke, une consécration pour un artiste resté à l’écart des honneurs. Frank Auerbach bénéficia d'une rétrospective à la Hayward Gallery en 1978 et d’une autre à la Tate Britain en 2015, confirmant son statut de pilier de l’art britannique.

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