ZURICH (SUISSE) [04.05.17] - L’un des plus fameux artistes allemands contemporains, le peintre et sculpteur A.R. Penck, nom d'artiste de Ralf Winkler, est mort le 2 mai, à l’âge de 77 ans, à Zurich.
Né le 5 octobre 1939 à Dresde (ex-RDA), A.R. Penck commence sa carrière au milieu des années 1950 comme dessinateur pour l'agence de publicité du Parti communiste. Refusé pour un poste d'enseignant à l'Ecole des beaux-arts de Dresde et de Berlin-Est, il occupe alors diverses activités, veilleur de nuit ou facteur.
En 1966, il est candidat à la Verband bildender Künstler (Fédération des jeunes artistes), sous le nom d'emprunt A.R. Penck. Mais bientôt, ses œuvres sont censurées et saisies, l'artiste à maille à partir avec les services de sûreté de l’Etat. Son affiliation à la Verein bildender Künstler (VBK), la société d'artistes, est refusée.
En 1971, il fonde avec plusieurs autres peintres le groupe Lücke (« vide ») et travaille ensuite dans la quasi-clandestinité, sous les pseudonymes « Mike Hammer » et « T.M. ». Il signe également ses toiles par un « Y ». Après l'attribution du prix Will-Grohmann en 1975 par l'Akademie der Künste (Académie des arts de Berlin-Ouest), la Stasi ne lui laisse que peu de répit, la douane saisit ses peintures.
En 1979, à la suite de la destruction de son travail dans l’effondrement de son atelier, il décide de passer à l’Ouest, où il émigre l’année suivante après l'obtention d'un visa. Il s’installe près de Cologne.
En 1981, ce proche de Georg Baselitz se voit décerner le prix Rembrandt par l’Institut Goethe. Grand admirateur du génie néerlandais, le peintre déménage à Londres en 1983. En 1985, il obtient le prix des arts de la ville d'Aix-la-Chapelle. En 1988, il est nommé professeur de peinture à la Kunstakademie (école des beaux-arts) de Düsseldorf.
Lignes, signes, symboles graphiques, sa peinture s’inspire autant de l’art pariétal (son nom d’emprunt est un hommage au spécialiste de la période glaciaire Albrecht Penck) que des calligraphies asiatiques, le graffiti. Représenté par Michael Werner, sa galerie historique, il est considéré depuis les années 1980 comme l’un des ténors du courant des Nouveaux Fauves, dans la lignée de l’expressionnisme allemand.
Une rétrospective lui est actuellement consacrée à la Fondation Maeght, jusqu’au 18 juin. Après-demain ouvre également une exposition de ses peintures à la galerie Suzanne Tarasiève, à Paris.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Décès du peintre A.R. Penck
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €A.R. Penck en 2011 © photo Victoria Bonn-Meuser / dpa via AFP