Italie - Nomination

PORTRAIT

Bruno Racine : L’Italie, le patrimoine et la création contemporaine

Directeur de la Pointe de la douane – Palazzo Grassi

Par Jean-Christophe Castelain · Le Journal des Arts

Le 30 janvier 2020 - 489 mots

VENISE / ITALIE

Bruno Racine. © Jean-François Robert.
Bruno Racine.
© Jean-François Robert.

1951 À dix-sept ans, lauréat du concours général en latin, « j’inclinais déjà pour la diplomatie », confesse-t-il. Il ne sera pas diplomate, mais l’international va traverser tout son parcours professionnel. Il entre à l’École normale supérieure en 1971, obtient l’agrégation de lettres classiques, puis le diplôme de Science Po Paris avant d’entrer à l’École normale d’administration. Bien classé, il fait ses armes à la Cour des comptes, puis rejoint le cabinet de Jacques Chirac, alors premier ministre, où il s’occupe de défense. Il publie en 1982 son premier roman, Le Gouverneur de Morée, qui est justement salué par le prix du Premier roman. Sa carrière professionnelle ne l’empêchera pas, par la suite, de publier une bonne dizaine de romans, essais et livres de voyage (sur l’Italie).

1988 Repéré par Jacques Chirac, il le suit à la Ville de Paris en tant que directeur des Affaires culturelles, qui fera office de vivier pour de nombreux acteurs culturels. Alain Juppé fait appel à lui au Quai d’Orsay pour le conseiller sur les dossiers de défense. « J’ai eu à gérer la crise yougoslave au pire moment », rappelle-t-il. Il dirige dans le même temps le Centre d’analyse et de prévision du ministère des Affaires étrangères. Il suit Alain Juppé à Matignon.

1997 Il est nommé directeur de la Villa Médicis, à Rome. « C’est la première fois que je dirige une institution, dans un pays que j’aime et qui me permet de marier patrimoine et art contemporain », dit-il.

2002 Retour en France pour présider pendant cinq ans le Centre Pompidou. « Un changement d’échelle passionnant », souligne-t-il. Il supervise la création du Centre Pompidou-Metz et ouvre des discussions avec plusieurs pays en Asie, afin d’y implanter une antenne du Centre. Ce n’est plus la défense, mais c’est encore l’international.

2007 Consécration pour l’agrégé de lettres classiques et écrivain, qui prend la présidence de la Bibliothèque nationale de France où il est renouvelé deux fois. Il accélère le chantier numérique commencé par son prédécesseur, mène une politique active d’acquisitions de trésors nationaux (les manuscrits de Casanova…) et lance les grands travaux du quadrilatère Richelieu. « J’ai voulu aussi organiser des expositions d’art contemporain, dont une reprise de celle de Sophie Calle à Venise ». Il est promu officier de la Légion d’honneur en 2008. Il préside – sachant mélanger les genres – de nombreuses associations et fondations, dont la Fondation pour la recherche stratégique, le Haut Conseil pour l’éducation, l’Association pour la promotion de la bande dessinée ou l’association Aware dont il est trésorier.

2020 François Pinault lui propose de venir à Venise, pour diriger la Pointe de la douane et le Palazzo Grassi, en remplacement de Martin Bethenod qui va se consacrer à l’ouverture de la Bourse de commerce, à Paris. Une proposition difficile à refuser tant elle rassemble tout ce qui l’inspire : l’international, Venise, le patrimoine et la création contemporaine. Il quitte la France en ayant rendu un rapport sur la situation des artistes-auteurs qui fera date.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°538 du 31 janvier 2020, avec le titre suivant : Bruno Racine : L’Italie, le patrimoine et la création contemporaine

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