PARIS
Sur la colline de Chaillot, se dresse le Palais d’Iéna. Actuel Conseil économique, social et environnemental, il a été conçu par Auguste Perret (1874-1954) pour l’exposition internationale Arts et techniques dans la vie moderne de 1937.
Cet « abri souverain », qui propose une lecture rationaliste du temple grec et définit un « ordre du béton armé », fait coïncider la structure et l’apparence du bâti. Initialement Musée des travaux publics, le bâtiment accueille aujourd’hui quelques réalisations emblématiques de son concepteur.
Au cœur de la création
Chronologique, le parcours, qui occupe la salle hypostyle, se présente en trois parties disposées en longueur, occupant chacune une travée : les archives sur le bâti, les documents biographiques, et le regard contemporain sur ses réalisations. Plans de conception, croquis, photographies de réalisations et maquettes permettent de se familiariser avec l’immeuble de la rue Franklin (1903), jalon emblématique de l’architecture moderne, le Théâtre des Champs-Élysées (1913), l’église Notre-Dame du Raincy (1923), l’Hôtel de ville (1950) et l’église Saint-Joseph (1951) du Havre, mais également le Palais d’Iéna (1937).
Ainsi, à la vue d’une élévation de colonne présentée sur papier, le visiteur peut en prendre la mesure et l’échelle en regardant autour de lui. Monolithiques, ces colonnes sont plus fines à la base qu’au niveau du chapiteau désormais absent : une forme dictée par une utilisation judicieuse du béton armé. Il est alors possible de toucher la matière, la détailler, constater les proportions de l’édifice et même de se diriger vers l’escalier à double révolution où résonne la voix de l’architecte.
Mise en scène par l’agence de Rem Koolhaas OMA AMO, l’exposition « Huit chefs-d’œuvre !/ ? », dont le commissariat scientifique est assuré par Joseph Abram, fait suite à la grande rétrospective organisée en 2002 au Havre, dont le centre-ville sera, en 2005, inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco. L’exposition didactique vise à sensibiliser un large public à l’importance et aux particularités du béton, souvent méprisé, et l’inviter à découvrir les bâtiments par lui-même dans les rues de Paris.
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Auguste Perret in situ
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jusqu’au 19 février, Palais d’Iéna, 9 place d’Iéna, 75016 Paris, www.expositionperret.fr, tlj 11h-18h, gratuit.
Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°404 du 3 janvier 2014, avec le titre suivant : Auguste Perret in situ