Photographe - La ville est son terrain. Surtout Barcelone et Paris.
De la ville natale où elle a grandi à celle où elle a construit sa propre famille, se développe un itinéraire artistique, incarnation crescendo des tensions sociales actuelles. « Je constate davantage l’état du monde dans la ville que si je vivais à la campagne », souligne-t-elle, quand on évoque son ancrage urbain. « La ville est un espace en crise, une radiographie des inégalités. » Pour sa cinquième exposition à la Galerie RX, son choix de mettre en relation Vitrines et Paris barricadé, deux séries photographiques réalisées dans la capitale à dix ans d’intervalle, exprime sa manière à elle de documenter la crise financière internationale de 2008 et les manifestations des Gilets jaunes de 2018-2019 par leurs traces sur les devantures des commerces. Vitrines badigeonnées de blanc de Meudon, symptômes des fermetures en cascade des commerces causées par la crise des subprimes, ou vitrines des commerces du quartier de l’Arc de Triomphe, protégées de panneaux de contreplaqué pour parer aux dégradations des manifestations : d’une série à l’autre, le rapport archéologique à la ville se distingue de la première série Interiores (Intérieurs), réalisée il y a vingt ans, par sa distance vis-à-vis de ce qui se passe derrière une vitre. Paris barricadé marque aussi la deuxième série photographique réalisée avec Mathieu Pernot, le père de ses enfants. Des séries menées à quatre mains, manière pour eux de croiser leurs intérêts et de cheminer autrement ensemble.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Anna Malagrida - Photographe
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°750 du 1 janvier 2022, avec le titre suivant : Anna Malagrida - Photographe