Pour leur 4e édition, les Journées des métiers entendent promouvoir la vitalité d’un secteur économique fragile.
Organisées sur un rythme biennal, les Journées des métiers d’art ambitionnent pour leur 4e édition de battre le record de 2006. Près d’1 million de visiteurs s’étaient en effet pressés dans les expositions ou ateliers ouverts pour l’occasion, soit le double de la fréquentation de la première édition. Le concept a été créé en 2002 par le ministère des Petites et Moyennes Entreprises (PME), du Commerce, et de l’Artisanat et la Société d’encouragement aux métiers d’art (SEMA), l’un des principaux syndicats professionnels du secteur. L’objectif affiché est de faire la promotion de ces quelque 217 métiers répertoriés dans 16 branches différentes, dont l’image reste encore galvaudée. En France, les métiers d’art représentent pourtant plus de 37 000 entreprises, dont 99,8 % sont des PME, pour un vivier d’emploi estimé à 95 300 personnes. Les spécialités les plus représentées y sont le bois, le bijou, le textile, la mode et la pierre.
Ouvertures d’ateliers, expositions et animations auront donc lieu trois jours durant afin de donner un coup de projecteur sur ce secteur économique en plein renouveau. Car s’il affiche une bonne santé économique, avec un chiffre d’affaires évalué à 7,6 milliards d’euros – dont 8,4 % à l’export –, il reste d’une grande vulnérabilité. Le vieillissement des professionnels et la disparition de nombreuses formations nuit déjà à la transmission de certains savoir-faire très spécifiques. La mondialisation et la production de masse pèsent aussi comme une menace lourde pour des métiers dans lesquels la main-d’œuvre représente souvent le coût principal. Conscients de ce danger, les organisations professionnelles et les pouvoirs publics multiplient depuis plusieurs années les initiatives afin de promouvoir le domaine. Plusieurs axes ont ainsi été privilégiés : la valorisation touristique avec la mise en place de routes spécifiques et d’un label « Villes et métiers d’art » ; le renforcement du tissu économique avec la création de « pôles d’innovation métiers d’art » – il en existe cinq aujourd’hui : verre à Vannes-le-Chatel (Meurthe-et-Moselle), pierre à Rodez (Aveyron), facture instrumentale au Mans (Sarthe), métal à Gruche-le-Valasse (Seine-Maritime), restauration du patrimoine bâti à Troyes (Aube). Enfin, le label « Entreprises du patrimoine vivant », le titre de « maître d’art » – afin de faciliter la transmission des savoir-faire –, mais aussi la rédaction d’un annuaire officiel des métiers d’art, visent à accroître la visibilité des professionnels.
L’horizon tend par ailleurs à s’élargir à l’Europe. En septembre, les Ateliers d’art de France – autre syndicat du secteur – organisaient ainsi une première conférence ayant pour thème « Vers une union européenne des métiers d’art », préfigurant une alliance des représentations professionnelles européennes. De son côté, la SEMA a ouvert un site Internet (www.moveart.org) conçu comme une plateforme destinée à encourager la mobilité internationale, comprenant notamment une base de données des organismes de formation eu Europe. À terme, le site devrait également proposer une base d’entreprises d’accueil pour effectuer des stages ou trouver un emploi en France, en Allemagne et en Italie (celle-ci serait dans un premier temps limitée aux métiers de l’ameublement). C’est à la découverte de ces métiers alliant tradition et innovation que le public est donc convié pour ces trois journées promotionnelles.
Du 16 au 18 octobre, dans toute la France. Programme complet et renseignements : www.jma2008.fr
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Les métiers d’art en démonstration
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €- Guebwiller (Haut-Rhin), domaine de Haute-Alsace ; « Au cœur du patrimoine, les métiers d’art : les métiers du livre ». Présentation de savoir-faire de relieurs, enlumineurs, fresquistes-illustrateur, lithographes, taille-douciers, graveurs, sérigraphes, restaurateurs, calligraphes. Ateliers, animations et conférences. Tél. 03 89 62 21 82.
- Dijon (Côte-d’Or), Musée des beaux-arts : visites guidées gratuites sur le thème des métiers d’art dans les collections du musée. Trois visites sont prévues : « Menuisiers et ébénistes, un savoir-faire traditionnel au service de l’art » (vendredi), « Autour du tableau, le cadre » (samedi), « Sculpture, techniques et matériaux » (dimanche). Tél. 03 80 74 52 09.
- Loctudy (Finistère), manoir de Kerazan : plus de vingt stands de professionnels des métiers d’art. Tél. 02 98 87 40 40.
- Paris, mairie du 6e arrondissement : exposition des métiers de la facture instrumentale, tél. 01 40 46 75 06. Mairie du 11e arrondissement : journées internationales de la marqueterie, tél. 01 53 27 11 11. Mairie du 12e arrondissement : salon des formations, tél. 01 44 68 12 12. Mairie du 15e arrondissement (parvis) : démonstrations, « Le grand établi des meilleurs ouvriers de France », tél. 01 55 76 75 15. Mairie du 17e arrondissement : salon dédié aux métiers de l’horlogerie, tél. 01 44 69 17 14.
- Fontainebleau (Seine-et-Marne), château de Fontainebleau : en partenariat avec la chambre de métiers et de l’artisanat Seine-et-Marne (sud), des professionnels spécialisés dans la restauration des œuvres d’art assureront des démonstrations sur des objets en cours de restauration et appartenant aux collections du château. Tél. 01 60 71 50 70.
- Rambouillet (Yvelines), palais du roi de Rome : exposition de tapisseries d’Aubusson et démonstrations de créateur lissier. Tél. 01 34 83 77 77.
Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°289 du 17 octobre 2008, avec le titre suivant : Les métiers d’art en démonstration