WASHINGTON / ÉTATS-UNIS
Ces activistes avaient mené une action coup-de-poing écologique contre la sculpture à la National Gallery de Washington.
Les deux militants pour le climat qui ont, en avril dernier, maculé de peinture le socle et la cage en plexiglas de La petite danseuse de quatorze ans (1875-1880), une sculpture de Degas exposée à la National Gallery of Art de Washington DC, ont été mis en examen vendredi 26 mai, après s’être rendus aux autorités. L’affaire fait l’objet d’une enquête de l’équipe de lutte contre la criminalité artistique du Federal Bureau of Investigation (FBI).
Les militants écologistes devront faire face aux accusations de « complot en vue de commettre une infraction contre les États-Unis » et de dommages causés à une exposition ou une propriété du musée. Selon l’acte d’accusation, les frais engendrés par la restauration de l’œuvre et son retrait de l’exposition pendant dix jours se sont élevés à 2 400 dollars. Les chefs d’accusation sont passibles d’une peine maximale de cinq de prison et d’une amende de 250 000 dollars.
Selon l’acte d’accusation, les deux militants ont collaboré avec d’autres conspirateurs – pour l’instant non inculpés – pour mener à bien leur action contre la National Gallery of Art. Ils ont d’abord recherché des « cibles potentielles » au sein du musée, puis ils ont informé le Washington Post de leur opération, permettant au journal d’enregistrer et de photographier leur action, aux côtés des autres conspirateurs. Les deux militants sont entrés dans le musée avec des bouteilles d’eau en plastique remplies de peinture, qu’ils ont ensuite étalée sur le socle et la cage de l’œuvre, « frappant parfois l’étui avec force ».
Cette « rébellion non violente », visant à attirer l’attention sur la crise climatique, a été revendiquée par le groupuscule Declare Emergency. Quelques jours auparavant, ce groupe avait demandé au président américain Joe Biden de déclarer l’état d’urgence climatique et de mettre fin à l’octroi de nouveaux permis de forage, ainsi qu’aux subventions pour les combustibles fossiles.
Les manifestations visant des œuvres d’art pour alerter l’opinion publique sur le changement climatique se sont multipliées en 2022, notamment en Europe. Des militants ont, par exemple, collé leurs mains sur une peinture de Goya à Madrid, projeté de la soupe à la tomate sur les Tournesols (1887) de Van Gogh à Londres et étalé de la purée de pommes de terre sur un chef-d’œuvre de Claude Monet à Potsdam, près de Berlin.
Face à ces événements, des élus italiens réclament une législation plus sévère en réponse aux récentes manifestations devant des monuments publics, tandis que deux militants en Belgique ont été condamnés à deux mois de prison en novembre dernier pour avoir ciblé La Jeune fille à la perle (1665) de Vermeer à La Haye.
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Washington, deux militants inculpés pour avoir vandalisé un Degas
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