VENISE - ITALIE
La décision du maire de Venise de prolonger de trois mois la fermeture des musées de sa ville à cause de la pandémie a provoqué un tollé en Italie, conduisant des centaines de personnalités du monde de la culture à signer une pétition.
La décision de Luigi Brugnaro, un élu de la Ligue (extrême droite), est jugée « grave » et « incompréhensible » alors que « la majorité des musées italiens espèrent rouvrir leurs portes à partir du 15 janvier », dénonce cette pétition, qui a recueilli des centaines de signatures, dont celles de personnalités comme l'historien Salvatore Settis, le critique d'art Vittorio Sgarbi ou la directrice de la Galerie d'Art moderne de Gênes Maria Gloria Giubilei.
Sauf revirement du maire, la Sérénissime, dont l'attractivité touristique est en grande partie fondée sur ses musées de renommée internationale, devrait fermer jusqu'au 1er avril des joyaux comme le Palais des Doges ou le Musée Correr, tous deux situés sur l'emblématique Place Saint-Marc. Au total, près de 400 salariés des musées municipaux demeureront au chômage technique.
Parallèlement à leur prise de position en faveur des musées, les signataires demandent un débat sur le type de tourisme qui convient à une ville unique comme Venise.
« L'arrêt inattendu, tragique et total des flux de touristes dû à la pandémie exige une remise à plat radicale de la politique touristique, il s'agit d'une occasion unique pour prendre une nouvelle direction en faveur d'une tourisme de qualité », écrivent-ils, alors qu'un débat fait rage depuis des années sur les ravages infligés par le tourisme de masse à la Cité des Doges.
« Il ne s'agit pas d'une polémique de nature politique, c'est l'avenir culturel de la ville qui est en jeu. (...) Combien de fois avons-nous entendu qu'est arrivé le moment d'abandonner la mono-activité touristique qui a causé tant de dégâts ? » demandent encore les signataires. Venise est désertée depuis l'éclatement de la pandémie de Covid-19. En Italie, le tourisme représente 13 % du PIB et 15 % des emplois, mais l'économie de la Cité des Doges est encore plus dépendante de ce secteur, qui fait travailler 65 % de la population locale.
Le centre historique de Venise ne compte plus que 52 000 habitants, sur un total de près de 260 000, et l'hémorragie vers la terre ferme continue, favorisée par un coût de la vie moins élevé et l'attrait d'une vie quotidienne plus commode.
Cet article a été publié par l'AFP le 4 janvier 2020.
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Venise : tollé face à la fermeture des musées pour trois mois de plus
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