FONTAINEBLEAU
Nouvelle directrice scientifique du Festival de l’histoire de l’art, Veerle Thielemans a auparavant dirigé les Programmes académiques de la Terra Foundation for American Art.
Veerle Thielemans - J’avais participé une fois au comité scientifique du festival et j’avais trouvé cela complètement utopique comme projet. Dans ma carrière, j’ai organisé beaucoup de colloques et assisté à de nombreux événements scientifiques, mais je n’avais jamais rien vu de comparable. Cet événement est un unicum, car il y a une vraie dimension festive dans le transfert de savoirs. Le festival nous permet de toucher un large public qui ne vient pas autrement dans les manifestations scientifiques.
Je pense que l’on m’a choisie pour ce que je représente, pour donner une dimension plus internationale au festival. Et, en effet, il me semble important de l’ouvrir un peu plus vers l’international en repensant l’histoire de l’art comme une discipline transnationale. Il est aussi très important de l’ouvrir davantage aux artistes, car il y a trop souvent un clivage entre les artistes et les historiens. Cette année, nous avons déjà nettement renforcé leur place. La conférence inaugurale est ainsi confiée à Danh Vo, un artiste danois d’origine vietnamienne qui questionne la notion de peuple. Tandis que le cinéaste engagé Wang Bing sera l’invité d’honneur du volet cinéma et de l’Université de printemps. Seront également invités l’artiste finlandaise Eija-Liisa Ahtila, qui réalise des vidéos et des installations autour des questions d’écologie, et le Suédois Peter Johansson, dont le travail joue avec les questions d’identité nationale. Le thème de cette édition étant le peuple, nous avons souhaité aborder l’histoire de l’art à travers des questions politiques et sociales. Nous présenterons ainsi d’autres approches de la discipline comme les approches décoloniales et les queer studies. Je pense qu’il est important de montrer que l’histoire de l’art n’est pas une discipline qui stagne, mais qu’elle évolue. C’est un parti pris qui correspond à l’actualité mais aussi mon background.
On a gardé les formats préexistants, mais en les modifiant légèrement. Par exemple, on a davantage intégré les jeunes chercheurs qui étaient un peu à l’écart auparavant. Par ailleurs, on a repensé le forum de l’actualité qui n’avait pas vraiment de thématique. J’ai voulu le resserrer autour de deux axes forts, qui sont cette année le rôle de l’artiste et les restitutions. La grande nouveauté, c’est qu’il y aura une exposition organisée spécifiquement en lien avec le festival. Dans l’appartement de Mérimée, il y aura une exposition sur la peinture de paysage du Grand Nord autour des œuvres de trois artistes (Peder Balke, François-Auguste Biard et Anna-Eva Bergman). Par ailleurs, le 9e art entre au festival grâce à un partenariat avec la Cité internationale de la bande dessinée et de l’image animée d’Angoulême.
Nous allons fêter nos dix ans l’année prochaine, nous ne pouvons donc pas rester toujours sur la même formule. Nous allons profiter de cette édition de transition pour faire le bilan, pour voir ce que l’on garde ou non pour l’avenir, et envisager éventuellement de nouveaux formats.
La 9e édition
du Festival de l’histoire de l’art se déroule au château de Fontainebleau du 7 au 9 juin. Elle a pour thème le peuple, et les pays nordiques comme invités.
40 000
passages ont été comptabilisés dans les différents espaces du festival en 2018.
« Moins nombreux qu’en 2017, le public comportait une bonne part d’habitués, des professionnels de l’histoire de l’art dans leur majorité. Ces derniers sont la cible principale du “forum de l’actualité”, qui se pose comme un lieu de débats pour la profession. »
Margot Boutges, Le Journal des Arts, 8/06/2018.
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Veerle Thielemans : Quoi de neuf au Festival de l’histoire de l’art ?
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°724 du 1 juin 2019, avec le titre suivant : Veerle Thielemans : Quoi de neuf au Festival de l’histoire de l’art ?