Restitutions

Une association guyanaise demande la restitution de six dépouilles conservées au Musée de l’Homme

Par Sindbad Hammache · lejournaldesarts.fr

Le 1 octobre 2024 - 319 mots

PARIS

Des sénateurs soutiennent cette démarche, qui concerne les corps d’Amérindiens exhibés dans des « zoos humains ».

Membres de l'association Moliko Alet+Po devant les dépouilles des Amérindiens Kali’na au Musée de l'Homme à Paris, le 17 septembre 2024. Courtesy Moliko Alet+Po
Membres de l'association Moliko Alet+Po devant les dépouilles des Amérindiens Kali’na au Musée de l'Homme à Paris, le 17 septembre 2024.
© Moliko Alet+Po

Pékapé, Couani, Emo-Marita, Mibipi, Makéré et Miacopo : ces six Amérindiens du peuple Kali’na ont reçu, le 17 septembre dernier, un hommage de la part d’une délégation venue de Guyane française et du Surinam. Leurs dépouilles sont conservées depuis la fin du XIXe siècle dans les collections du Musée de l’Homme. Arrivés de force en France en 1892, ils faisaient partie d’un groupe de 33 Amérindiens exhibés au Jardin d’acclimatation à Paris. L’association Moliko Alet+Po demande désormais le retour sur leur terre des six individus, morts de maladie en France avant de pouvoir regagner la Guyane.

La cérémonie s’est déroulée dans les réserves du Musée de l’Homme, avec l’aval de l’institution qui accompagne la démarche initiée par Corinne Toka-Devilliers, présidente de l’association, elle-même descendante d’une Amérindienne exhibée dans un « zoo humain ». « Ce sont des individus clairement identifiés. Il paraîtrait simplement normal de pouvoir les inhumer auprès de leur famille », expliquait Aurélie Clemente-Ruiz, directrice du musée, à France24.

Les restitutions de la métropole vers les Outre-mer ne bénéficient toujours pas d’un cadre juridique clair, malgré la loi du 26 décembre 2023 relative à la restitution des restes humains dans les collections publiques. Dans son article 2, cette dernière accorde un an au gouvernement pour présenter au Parlement les bases d’un « cadre pérenne pour la restitution des restes humains ultramarins ». « Alors que le délai d’un an arrive bientôt à échéance, je constate qu’aucun travail gouvernemental n’a été engagé malgré mes différentes démarches auprès des ministres de la Culture et des Outre-mer », constate la sénatrice Catherine Morin-Desailly.

En l’absence de ce cadre défini, les trois sénateurs à l’initiative de la loi de restitution (Catherine Morin-Desailly, Pierre Ouzoulias et Max Brisson) envisagent de déposer une loi ad hoc concernant les six dépouilles dont l’association Moliko Alet+Po demande la restitution.
 

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