Un musée anglais teste actuellement une technologie qui traduit en image les ondes cérébrales d’un visiteur face à une œuvre.
Comment l’art agit-il sur le cerveau ? C’est une question qu’a voulu explorer Art Fund, l’organisation caritative britannique qui lève des fonds pour aider les musées à acheter des œuvres. Pour y répondre, l’organisme a commandé un dispositif qui dessine en temps réel l’impact d’une œuvre d’art sur les ondes cérébrales d’un visiteur de musée. Dans ce dispositif, l’utilisateur se promène dans un musée et observe les œuvres, un casque posé sur sa tête permet à un électroencéphalogramme d’enregistrer l’activité électrique de son cerveau. Ces ondes sont interprétées à l’instant même sur un écran sous la forme d’images tridimensionnelles.
Ces images prennent la forme de rubans qui circulent sur un écran, avant de décrire des mouvements ondulatoires rapides et de grande ampleur à partir du moment où le visiteur pose les yeux sur quelque chose qu’il trouve beau ou qui le fait réagir. « Lorsqu’un utilisateur est interpellé par un tableau, les rubans deviennent plus larges, ou lorsqu’il essaie de donner un sens à quelque chose de confus, les rubans commencent à s'enrouler et à se tisser, explique Will MacNeil, directeur créatif de The Mill, la société qui a conçu les effets spéciaux avec l’aide d’un artiste (Seph Li). Lorsque le spectateur voit quelque chose qu’il reconnaît, des reflets brillants apparaissent. »
Un test réalisé récemment sur des visiteurs à la Courtauld Gallery de Londres a montré que différentes œuvres d’art entraînent un impact différent sur les visiteurs. Par exemple, l’Autoportrait à l’oreille bandée de Van Gogh (1882) génère un schéma d’ondes cérébrales différent de celui de Shell Building Site de Leon Kossoff (1962).
Cette expérience n’a aucune vocation scientifique. Alors qu’Art Fund propose une carte de réduction pour se rendre dans des musées, l’organisme ne cache pas le petit coup de communication que représente cette initiative. « Nous voulons encourager tout le monde à partager l’art et la culture, souligne la directrice Jenny Waldman. En visualisant la manière dont le fait de s’intéresser à des œuvres d'art et à des objets étonnants peut réellement nous impacter, nous espérons inciter davantage de personnes à explorer les musées à proximité de chez eux. » Une étude commandée par Art Fund révèle que si 95 % des adultes britanniques reconnaissent que la visite des musées et des galeries est bénéfique, quatre sur dix s'y rendent moins d’une fois par an. 16 % des interrogés estiment même que l’art n’a aucun impact sur eux.
Ce dispositif sera disponible dans plusieurs musées du Royaume-Uni en 2024. La liste définitive des institutions participant au projet devrait être publiée en tout début d’année prochaine.
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Un nouveau dispositif ludique pour illustrer les effets de l’art sur le cerveau
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