États-Unis - Justice

Un juge américain donne en partie raison à Sotheby's face à Rybolovlev

Par Alexandre Clappe · lejournaldesarts.fr

Le 13 mars 2023 - 359 mots

NEW YORK / ÉTATS-UNIS

A la suite, les deux parties sont convenues d’une médiation dans le litige entre l'oligarque russe et la maison de ventes.

Dmitry Rybolovlev, le milliardaire russe président du club de football de l'AS Monaco
Dmitry Rybolovlev.
© Francknataf, 2012

La semaine dernière, un juge du tribunal de district des États-Unis a tranché en partie en faveur de Sotheby's contre le milliardaire russe Dmitry Rybolovlev. Cette affaire s'inscrit dans le cadre de la bataille juridiciaire que le collectionneur mène depuis des années contre le marchand d'art suisse Yves Bouvier.

Rybolovlev accuse en effet Sotheby's d'avoir aidé le marchand à lui vendre 15 œuvres d'art, dont des chefs-d'œuvre de Léonard de Vinci, Modigliani, Picasso et autres, avec des estimations surévaluées. Rybolovlev a payé pour ces œuvres plus d'un milliard de dollars et considère que cela représente des centaines de millions de dollars en trop.

Le juge a déclaré que Dmitry Rybolovlev pouvait engager des poursuites pour fraude concernant quatre œuvres, dont le Salvator Mundi attribué à Léonard de Vinci. En revanche, il a rejeté les plaintes concernant les 11 autres œuvres et a encouragé les deux parties à trouver un accord afin d'éviter un procès « coûteux, risqué et potentiellement embarrassant »

Léonard de Vinci (1452-1519), Salvator Mundi (sauveur du monde)
Léonard de Vinci (1452-1519), Salvator Mundi (sauveur du monde), circa 1500, huile sur panneau de noyer, 64,5 x 44,7 cm
© Christie's Images Limited

Une demi-victoire pour Sotheby's qui obtient ainsi le rejet de la plupart des plaintes pour fraude. Néanmoins, la firme pourrait être confrontée à d’autre questions épineuses lors du procès, comme de savoir si elle a aidé Bouvier à vendre le Salvator Mundi à un prix excessif. Le marchand avait en effet acquis l'œuvre pour 83 millions de dollars en 2013 avant de la revendre dans la foulée à Rybolovlev pour 127 millions de dollars. Ce dernier avait finalement mis aux enchères la toile en 2017 chez Christie's, où elle avait atteint la somme stupéfiante de 450 millions de dollars, devenant ainsi l'œuvre la plus chère jamais vendue aux enchères. Un argument en faveur de la défense, pour qui l’œuvre n’avait donc pas été survendue au milliardaire.

Cinq jours après la décision de justice, une lettre déposée par l'avocat du milliardaire russe au tribunal fédéral de Manhattan indiquait que les deux parties s’étaient entretenues de la possibilité d'un règlement et étaient convenues de procéder à une médiation. L'affaire pourrait cependant faire l'objet d'un nouveau procès si les pourparlers n'aboutissent pas. 
 

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