Un Caravage retrouvé va être exposé au Prado de Madrid

Le Musée du Prado a confirmé que le tableau Ecce Homo, découvert lors d’une vente aux enchères en 2021, était bien de la main du Caravage. Après une restauration de deux ans, le chef-d’œuvre est prêté au musée par son nouveau propriétaire pour une durée de neuf mois. Il sera dévoilé pour la première fois au public lors d’une exposition individuelle, qui se tiendra du 28 mai jusqu’au mois d’octobre. 

« Un processus d’authentification détaillé mené par les plus grands spécialistes du Caravage et de la peinture baroque a montré que l’œuvre est sans aucun doute un chef-d’œuvre du Caravage » a déclaré le musée dans un communiqué, lundi 6 mai. Sa restauration, menée sous la supervision d’experts du gouvernement de la communauté de Madrid, a confirmé qu’il s’agissait bien de l’Ecce Homo perdu de Caravage, tableau peint entre 1605 et 1609 et qui a ensuite intégré la collection privée de Philippe IV d’Espagne en 1664. L’œuvre compte parmi les soixante œuvres connues du Caravage encore existantes, ce qui fait d’elle « l’une des œuvres d’art anciennes les plus précieuses au monde ».

Initialement attribué à un disciple de l’artiste espagnol José de Ribera (1591-1652), le tableau avait été mis aux enchères par la salle des ventes Ansorena pour seulement 1 500 € en 2021. Les nombreux soupçons quant à son attribution avaient amené le gouvernement espagnol à le faire retirer de la vente et à le déclarer « bien d’intérêt culturel » pour le conserver dans le pays. En 2024, l’œuvre a été achetée à la famille qui la possédait depuis le XIXe siècle par un acheteur anonyme, avec l’autorisation du gouvernement et pour un montant non divulgué.

L’huile sur toile représente le texte biblique dans lequel le Christ, ceint de sa couronne d’épines, est présenté à la foule par Ponce Pilate avant d’être crucifié (Ecce Homo). « Caravage avait alors atteint une maturité stylistique grâce à son utilisation raffinée de la lumière et de l’ombre qui lui permettait de capturer la réalité de manière rapprochée » souligne David García Cueto, le responsable des peintures italiennes et françaises d’avant 1800 au Musée du Prado. « L’Ecce Homo offre une vision complémentaire de l’œuvre tardive du Caravage et condense le meilleur du style du maître dans ses dernières années ».