ROME / ITALIE
La somptueuse villa ornée d'un Caravage des princes Ludovisi Boncompagni à Rome, mise aux enchères pour 376 millions d'euros, n'a pas trouvé acquéreur, a annoncé jeudi à l'AFP l'avocate chargée de la vente.
« Personne n'a présenté d'enchère », a indiqué l'avocate Antonella Scano à l'AFP. Une nouvelle vente aura lieu le 30 juin, a-t-elle précisé. La mise à prix sera inférieure de 20 %, à 301 millions d'euros tout de même.
Propriété d'une antique famille de la noblesse romaine, la villa, qui porte le joli nom de Casino de l'Aurore, n'avait pas non plus trouvé d'acquéreur lors d'une première enchère organisée en janvier avec une mise à prix frôlant le demi-milliard d'euros, un prix justifié par la présence d'une peinture exceptionnelle du Caravage sur un plafond de l'édifice. Une seconde enchère a donc été organisée jeudi avec une ristourne de 20 %, mais sans succès.
L'œuvre du Caravage (de son vrai nom Michelangelo Merisi, 1571-1610), qui daterait de 1597, se trouve au première étage de la demeure. Cette peinture à l'huile du maître du clair-obscur, mort prématurément à 38 ans, représente Jupiter, Pluton et Neptune avec au centre le globe terrestre et les signes du zodiaque. Il s'agit de son unique peinture murale connue à ce jour.
Outre la peinture exceptionnelle, cette demeure de 2 800 m2, située en plein centre de Rome entre la célèbre via Veneto, berceau de la Dolce Vita, et la place d'Espagne, abrite des fresques du Guerchin (1591-1666) et un jardin élégant.
La vente aux enchères a été décidée par un tribunal de Rome pour mettre fin aux bisbilles entre les héritiers du prince Nicolo Ludovisi Boncompagni, chef de cette antique famille de la noblesse romaine décédé en 2018. Le litige oppose la troisième et dernière épouse du prince, Rita Jenrette Boncompagni Ludovisi, une Américaine de 72 ans haute en couleur ayant posé pour Playboy, aux enfants nés de son premier mariage.
De nombreux Italiens souhaiteraient que la propriété reste italienne plutôt que de tomber dans l'escarcelle d'un richissime étranger et demandent à l'Etat de se porter acquéreur. Mais l'investissement est considérable dans le contexte de la relance économique post-pandémie par la troisième économie de la zone euro, mise à mal par les conséquences de la guerre en Ukraine.
En vertu de la législation italienne, le gouvernement ne peut exercer son droit de préemption qu'après son acquisition effective par un particulier, dans un délai de 60 jours après la conclusion de la vente et en proposant le même prix d'achat.
Cet article a été publié par l'AFP le 7 avril 2022.
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À Rome, toujours pas d'acheteur pour la villa ornée d'un Caravage
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