Au centre de votre programme, il y a la création du NESTA – National Endowment for Science and the Arts (Fondation nationale pour la science et les arts) – qui espère pouvoir utiliser l’argent de la Loterie. Comment cela fonctionnera-t-il dans la pratique ?
Tony Blair : L’idée est de disposer d’une fondation qui accomplisse pour les arts et la création ce que le National Trust fait pour le patrimoine immobilier. De nouvelles idées et des projets, en particulier dans les domaines de la technique et de l’éducation, en découleront naturellement. N’oubliez pas que nous avons de grands atouts dans ce pays : la langue anglaise, un secteur audiovisuel très bien développé, une culture vivante et énergique. Je veux simplement que tout cela ne soit plus considéré comme accessoire, mais comme quelque chose qui fait intégralement partie de la politique du gouvernement.
Vous avez déclaré : "L’art n’est pas élitiste. Ce n’est pas l’art qu’il faut accuser. C’est la société qu’il faut changer". Que voulez-vous dire par là ?
Que nous devrions changer le fonctionnement de la société pour que l’art et la culture soient plus accessibles. Notre culture est étonnamment dynamique, mais son accès est trop souvent restreint, notamment pour les enfants des milieux les plus défavorisés.
Sauf à remédier aux problèmes actuels, il n’y aura pas d’avenir pour la culture.
En effet, ce qui est important, c’est de démarrer. De notre point de vue, il y a d’autres façons d’utiliser les revenus de la Loterie, bien meilleures que ce qui se fait en ce moment. Nous ne prétendons pas tout changer en un jour, mais nous pouvons prendre un nouveau départ sur la base de valeurs et de priorités différentes.
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Trois questions à Tony Blair
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°35 du 4 avril 1997, avec le titre suivant : Trois questions à Tony Blair